Surprise d'octobre : dans le folklore politique américain, l'expression fait référence à un événement susceptible de chambouler la campagne présidentielle dans la dernière ligne droite. En 1972, le conseiller de la Maison-Blanche pour la sécurité nationale, Henry Kissinger, en avait fourni un des premiers exemples en annonçant lors d'une conférence de presse tenue à 12 jours du scrutin que «la paix est proche» au Vietnam.

Cette année, la surprise d'octobre pourrait bien se trouver parmi les quelque 15 000 courriels détruits par Hillary Clinton et récupérés par le FBI au cours de son enquête sur la messagerie privée de l'ancienne secrétaire d'État. Un juge fédéral de Washington a ordonné hier au département d'État de commencer à publier à compter d'octobre les courriels parmi les 14 900 ayant rapport au travail de Clinton en tant que chef de la diplomatie américaine.

Rappelons que le FBI a conclu que ces courriels n'avaient pas été détruits de façon intentionnelle. Mais ceux-ci pourraient contenir des informations embarrassantes sur le plan politique. Rappelons aussi que le département d'État a déjà publié les 33 000 courriels que lui avait remis Clinton. Il se pourrait que des copies de ces courriels se trouvent parmi les nouveaux courriels découverts par le FBI.

La décision du juge James Boasberg fait suite à une requête déposée par le groupe conservateur Judicial Watch en vertu de la loi sur la liberté d'information. Judicial Watch a également procédé hier à la publication de 725 pages de nouveaux courriels, dont certains échanges entre un responsable de la Fondation Clinton, Douglas Band, et l'ancienne chef de cabinet adjointe de Clinton au département d'État, Huma Abedin.

«C'est un de nos bons amis», a notamment écrit Band à Abedin en lui demandant d'orchestrer un rendez-vous avec un prince du Bahrein et la secrétaire d'État.

Donald Trump a réagi à ces nouvelles informations en réclamant une enquête indépendante sur les courriels de sa rivale démocrate. Celle-ci a cependant haussé les épaules hier lorsque l'animateur Jimmy Kimmel lui a posé une question sur les nouveaux courriels découverts par le FBI. «Jimmy, mes courriels sont tellement ennuyeux. Ça me gêne. Ils sont tellement ennuyeux. Nous en avons déjà remis 33 000. Quelques-uns de plus ne changeront rien», a-t-ellle dit.

C'est ce que nous verrons en octobre.