Il y a lieu de croire que l'histoire serait passée inaperçue hier soir si les républicains du Sénat n'avaient pas tenu un vote pour bâillonner Elizabeth Warren lors du débat sur la nomination de Jeff Sessions au poste de ministre de la Justice.

Et pourquoi a-t-on empêché la sénatrice démocrate du Massachusetts de s'exprimer? Parce qu'elle a commencé à lire dans l'enceinte du Sénat une lettre écrite en 1986 par Coretta Scott King, veuve de Martin Luther King, exprimant son opposition à la nomination de Sessions à un poste de juge fédéral en Alabama.

Dans cette lettre, King accusait Sessions d'avoir tenté d'enfreindre le droit de vote de citoyens noirs en Alabama à l'époque où il était procureur fédéral dans cet État.

En lisant cette lettre, Warren s'est trouvée à violer une règle du Sénat en «prêtant des intentions» à un collègue, en l'occurrence Sessions, selon le chef de la majorité au Sénat, Mitch McConnell. Après l'intervention de ce dernier, le Sénat a voté, par 49 voix contre 43, pour retirer à la sénatrice son droit de parole dans ce débat.

L'affrontement a fait réagir les internautes, qui se sont notamment exprimés sur Twitter en utilisant le mot-clic #LetLizSpeak.

Qu'à cela ne tienne : la nomination de Sessions devrait être approuvée aujourd'hui. Et vive la démocratie!

Pour ceux que l'histoire avec un grand H intéresse, voici la lettre de King et sa lettre de présentation :