Il s'occupe du conflit israélo-palestinien. Il joue un rôle clé dans les relations des États-Unis avec la Chine, le Canada, le Mexique et l'Arabie saoudite. Il pilote une réingénierie de l'État fédéral. Il s'envole pour l'Irak pour évaluer le combat de ce pays contre le groupe État islamique. Il est l'homme de fer de l'administration Trump. Mais peut-il vraiment tout faire?

À 36 ans, Jared Kushner semble être le conseiller le plus important du président des États-Unis. À part d'hériter la direction de l'entreprise fondée par son père et de marier la fille d'un autre magnat de l'immobilier, rien ne le préparait à un tel rôle. On devine que son beau-père a une grande confiance en lui. Mais cette confiance est-elle saine?

Le chroniqueur du New York Times Frank Bruni estime que cette confiance relève de la pensée magique. Il souligne que le président n'a pas encore choisi un numéro deux pour épauler les chefs de la diplomatie américaine et du Pentagone, deux postes cruciaux.

(En fait, il y a encore des centaines de postes clés à combler au sein de l'appareil gouvernemental, un fait que soulignait hier le Washington Post.)

«La dépendance trop importante de Trump envers Kushner illustre l'extraordinaire valeur qu'il accorde à la loyauté, écrit Bruni. La réputation de visionnaire de Kushner est contestable. Sa compagnie immobilière lui a été léguée et (...) l'une de ses plus importantes acquisitions, le gratte-ciel au 666 5e Avenue, est devenue un fardeau empoisonné. Mais il a marié Ivanka. Il fait partie de la famille.»

Au fond, c'est peut-être Eric Trump, fils du président, qui explique le mieux au mystère Kushner. «Le népotisme, c'est la vie», a-t-il confié au magazine Forbes.

Eric Trump répondait à une question sur les compétences nécessaires pour diriger une entreprise familiale. Il ne parlait même pas des conflits d'intérêts auquel le népotisme expose en outre des personnes comme Kushner et sa femme.