Le gouvernement de Benjamin Nétanyahou tente depuis des années à subordonner la question palestinienne à sa priorité de rallier les voisins arabes d'Israël à une cause commune : contrer l'Iran chiite.

Or, à son arrivée à Jérusalem, Donald Trump a livré au premier ministre israélien un message que celui-ci ne s'attendait sans doute pas de recevoir de la part du président américain dans la foulée de son élection. Si Israël veut vraiment la paix avec ses voisins arabes, il devra régler son conflit avec les Palestiniens, a déclaré le chef de la Maison-Blanche dans un passage qui ne se trouvait pas dans son texte préparé :

«Sur ces questions, il y a un fort consensus parmi les nations du monde, incluant plusieurs nations du monde arabe. J'ai été profondément encouragé par mes conversations avec les dirigeants du monde musulman en Arabie saoudite, dont le roi Salmane, avec lequel j'ai longuement parlé. Le roi Salmane [...] aimerait voir la paix entre Israël et les Palestiniens. Il y a une réalisation croissante parmi vos voisins arabes concernant l'importance de faire front commun face à la menace posée par l'Iran.»

Cela étant dit, le président Trump et le premier ministre Nétanyahou n'ont pas offert en public l'ombre d'une idée ou d'un compromis susceptible de convaincre les Palestiniens de leur volonté de régler le conflit qui les opposes à Israël. Le chef de la Maison-Blanche doit rencontrer demain le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

P.S. : Le président Trump a peut-être commis le premier faux pas de son premier voyage à l'étranger en revenant à quatre reprises devant les journalistes sur le fait qu'il n'avait pas mentionné aux Russes qu'Israël était la source des informations ultra sensibles qu'il a partagées avec eux le 10 mai dernier dans le Bureau ovale.

«Je n'ai jamais mentionné le mot ou le nom d'Israël», a déclaré le chef de la Maison-Blanche en laissant croire faussement que les médias lui en avaient fait le reproche.

Ni la Maison-Blanche ni Israël n'avait jusque-là confirmé qu'Israël était la source des informations ultra sensibles concernant le groupe État islamique que le président américain a cru bon de partager avec le ministre des Affaires étrangères et l'ambassadeur de Russie aux États-Unis.