La journaliste d'ESPN Jemele Hill s'est retrouvée dans l'eau chaude plus tôt cette semaine après avoir traité Donald Trump de «suprémaciste blanc» dans un tweet. La porte-parole de la Maison-Blanche Sarah Huckabee Sanders, faisant fi du premier amendement, a affirmé qu'elle méritait d'être congédiée. Le président a lui-même réclamé des excuses.

Le tweet de Hill faisait suite à un article publié dans la vénérable revue The Atlantic et intitulée The First White President. Il s'agit d'un extrait du nouveau livre de Ta-Nehisi Coates, We Were Eight Years in Power, dans lequel le journaliste afro-américain soutient que Donald Trump est le premier président américain dont le pouvoir réside de façon explicite dans son identité raciale. «On dit souvent que Trump n'a pas d'idéologie véritable, ce qui est faux - son idéologie est la suprématie raciale», écrit-il.

Hier soir, Coates était l'invité de l'animateur de MSBC Chris Hayes, qui l'a mis au défi d'expliquer comment Trump pouvait être qualifié de suprémaciste blanc, comme Hill l'a fait. Voici ce que l'auteur de Between the World and Me, son plus récent best-seller, a répondu (à partir de 2:56 de la vidéo qui coiffe ce billet) :

«Si vous être le propriétaire d'une entreprise qui refuse de louer à des Noirs, s'il est rapporté que vous avez dit que vous ne voulez pas que des Noirs comptent votre argent, si vous dites qu'une personne ne peut présider à votre procès parce qu'elle est d'origine hispanique, si votre réaction à l'élection du premier président noir est de dire qu'il n'est pas né dans ce pays malgré toutes les preuves, si vous dites qu'il n'est pas assez intelligent pour avoir été admis à la faculté de droit de Harvard, si vous réclamez de voir ses notes, si cela est l'essence de votre identité politique, vous êtes peut-être un suprémaciste blanc.»