«Ces fuites ont été incroyablement néfastes pour nos capacités de renseignement et de cybernétique. Le but primordial du renseignement est d'être capable de pénétrer [les systèmes de] nos adversaires afin de recueillir des renseignements vitaux. Essentiellement, cela ne fonctionne que si le secret est maintenu et nos codes sont protégés.»

Leon Panetta, ancien secrétaire de la Défense et directeur de la CIA, a tenu ces propos au New York Times, qui publie dans son numéro d'aujourd'hui un long reportage sur la fuite des outils d'espionnage les plus précieux de l'Agence de sécurité nationale (NSA) révélée en août 2016 par un groupe de pirates inconnu, The Shadow Brokers.

La NSA a-t-elle été victime d'un brillant piratage, orchestré par la Russie ou un autre pays, ou d'une fuite venant de l'intérieur, ou des deux? Quinze mois plus tard, l'unité de contre-espionnage de la NSA cherche toujours une réponse à cette question, selon le Times.

Chose certaine : les révélations d'Edward Snowden sont relativement inoffensives comparativement à la fuite d'une partie importante de l'arsenal informatique de la NSA, qui a été mise en ligne par The Shadow Brokers. Selon le Times, ces outils ont depuis été utilisés dans des demandes de rançon via internet et des attaques contre des sociétés et des institutions partout dans le monde.

Le Times soutient que le moral des employés de la NSA est au plus bas ces jours-ci, les informaticiens les plus habiles s'étant vu offrir de meilleurs salaires par des sociétés privées qui veulent se protéger contre les pirates armés des outils de la NSA.

Le groupe The Shadow Brokers ne se contente pas de révéler les secrets de la NSA. Selon le Times, il publie aussi à l'occasion, dans un anglais approximatif, des messages à connotation politique. Dans un message adressé à Donald Trump, le groupe a écrit : «TheShadwoBrokers veulent votre succès. TheShadowBrokers veulent que l'Amérique retrouve sa grandeur.»