Trent Franks faisait partie des soldats de la droite chrétienne à la Chambre des représentants. Celle-ci pouvait notamment compter sur lui pour défendre l'interdiction du droit à l'avortement dans toutes les circonstances. En 2013, il a notamment fait valoir que «l'incidence de viols menant à des grossesses était très basse».

Or, depuis hier, la droite chrétienne ne peut plus compter sur le représentant d'Arizona. Celui-ci a devancé de plusieurs semaines sa décision annoncée la veille de quitter son siège, invoquant l'hospitalisation de sa femme. Disons que l'histoire est un peu plus compliquée que ça.

Jeudi, Trent Franks a annoncé sa démission en admettant avoir parlé à deux adjointes de maternité de substitution parce que lui et sa femme voulaient un autre enfant (par le passé, le couple a fait appel à une mère porteuse qui a accouché de jumeaux).

Hier, on a appris que Franks avait demandé à l'une de ses adjointes d'être mère porteuse à plusieurs reprises, allant même jusqu'à lui offrir en vain 5 millions de dollars pour ses services. Cette adjointe et une de ses collègues ont été laissées sous l'impression que le représentant voulait peut-être lui-même concevoir un enfant avec elles par le biais de relations sexuelles.

L'une des adjointes a confié cette histoire l'an dernier à la directrice de la Traditional Values Coalition, qui l'a encouragée à la raconter au président de la Chambre des représentants, Paul Ryan. Il y a deux semaines, une personne a contacté le conseiller juridique du président de la Chambre au sujet de cette affaire. Ryan aurait indiqué peu après à Franks qu'il devait démissionner.

Franks, dont la fortune est estimée à environ 30 millions de dollars, devient donc le troisième élu à annoncer son départ cette semaine à la suite d'allégations d'inconduites sexuelles. De son côté, son collègue républicain du Texas Blake Farenthold est toujours sur la sellette après que des médias ont révélé que les contribuables américains avaient payé 84 000$ pour régler une poursuite intentée par une ancienne employée de son bureau pour harcèlement sexuel.