Des observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont gravement mis en cause la Géorgie dans le déclenchement de la crise dans le Caucase, rapporte l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, ce que l'OSCE a toutefois démenti samedi.

La Géorgie a intensément préparé l'action militaire contre l'Ossétie du Sud et a lancé son offensive avant que les chars russes ne soient entrés dans le tunnel de Roki qui relie la Russie et la Géorgie, affirme Der Spiegel, qui cite des rapports d'observateurs militaires de l'OSCE en mission dans le Caucase, des documents parvenus selon lui de «manière informelle» au gouvernement allemand.

D'après le prestigieux hebdomadaire allemand, ces documents évoquent même la possibilité que des crimes de guerre aient été commis par la Géorgie qui aurait attaqué des civils d'Ossétie du Sud pendant leur sommeil.

Le porte-parole de l'OSCE à Vienne, Martin Nesirky, a démenti samedi que son organisation ait émis de tels documents. Les rapports régulièrement rédigés par la mission de l'OSCE en Géorgie sont envoyés par la voie diplomatique aux 56 États membres de l'organisation, y compris la Fédération de Russie et la Géorgie, a-t-il précisé.

Ils sont conçus «de manière transparente, impartiale et indépendante», et sont plus «factuels» qu'«analytiques». «Aucun de ces rapports ne contient des informations du type évoqué dans l'article de Der Spiegel», a affirmé M. Nesirky.

Le président russe Dmitri Medvedev a appelé samedi les Européens à envoyer plus d'observateurs de l'OSCE pour assurer «une surveillance impartiale» des actions du gouvernement géorgien.

Seule organisation à avoir reçu un mandat international pour agir dans la région, l'OSCE, qui est présente en Géorgie depuis 1992, disposait de huit observateurs militaires sur place au moment du lancement du conflit le 8 août.

Le conseil permanent de l'OSCE a décidé le 19 août l'envoi de 20 observateurs militaires supplémentaires en Géorgie.