La Maison-Blanche a indiqué mardi qu'elle vérifiait si la Russie avait bien arrêté ses attaques en Géorgie comme Moscou l'a annoncé, une position qui rappelle les relations de méfiance entre les deux pays pendant la guerre froide.

«Nous essayons d'avoir une évaluation exacte de ce que cela signifie, de ce que (le mot) fin (des opérations) signifie et s'il est mis en application bien sûr», a déclaré un porte-parole de la Maison-Blanche Tony Fratto.

Le président américain George W. Bush s'est entretenu par téléphone au cours des dernières 24 heures avec ses alliés européens et avec le président géorgien Mikheïl Saakashvili, proche des États-Unis, a aussi indiqué le porte-parole.

A bord de son avion Air Force One, de retour de Chine, M. Bush a notamment évoqué le conflit avec le premier ministre britannique Gordon Brown, le président lituanien Valdas Adamkus et son homologue polonais Lech Kaczynski.

A Washington, où il a condamné les opérations russes en Géorgie, le président américain s'est aussi entretenu mardi avec le premier ministre italien Silvio Berlusconi et la chancelière allemande Angela Merkel, a ajouté M. Fratto.

L'ambassadeur des États-Unis à l'ONU, Zalmay Khalilzad, a jugé «positif» l'ordre de Moscou de mettre fin à l'opération militaire russe en Géorgie.

«Maintenant nous devons voir si les Russes non seulement arrêtent les opérations militaires mais aussi redéploient (...) et retirent les troupes qui ont été envoyées en Géorgie le 6 août et acceptent une surveillance internationale de l'accord de cessez-le-feu», a-t-il déclaré à la radio publique américaine NPR.

Les États-Unis réfléchissent à envoyer davantage d'aide humanitaire à la Géorgie «une fois que les tirs auront cessé», a poursuivi le porte-parole de la Maison-Blanche, refusant toutefois de dire si Washington envisageait de fournir une aide militaire à Tbilissi.

«Je ne suis pas au courant de ce type de demandes spécifiques, a-t-il dit. Nous fournissons déjà une aide humanitaire et nous envisageons d'en faire plus une fois que les tirs aurons cessé».

Tony Fratto a également jugé «hors de propos» de chercher à désigner un responsable du conflit, estimant que tous les combattants devaient désormais se retirer et mettre fin aux combats.

«Je ne pense pas que je vais me mettre dans la position d'accusateur», a déclaré le représentant américain, interrogé pour savoir si l'offensive géorgienne du 6 août en Ossétie du Sud avait déclenché la crise. «Je pense que c'est en fait une question hors de propos», a-t-il dit.

«A ce stade, ce qui compte, c'est que les parties doivent se retirer» et regagner leurs positions antérieures, a-t-il ajouté.

«Depuis le 6 août, notre point de vue est (...) que l'escalade du côté russe est disproportionnée par rapport à leurs intentions déclarées», a-t-il toutefois souligné.

Les États-Unis veulent que la Russie accepte «les éléments d'un accord de paix» préparé par les puissances européennes et présenté à Moscou par le président français Nicolas Sarkozy, président en exercice de l'UE, a-t-il ajouté.

M. Fratto a rejeté les appels russes à la démission du président Saakashvili, soutenant qu'il était le dirigeant élu du peuple géorgien et que «ce n'est pas à une nation étrangère d'exiger» qu'il se retire.

Le président russe Dmitri Medvedev a annoncé mardi la fin de l'opération militaire russe en Géorgie, où les troupes russes maintiennent cependant leurs positions, bombardant plusieurs cibles, selon Tbilissi.