Près d'un Russe sur deux (49%) estime que le conflit en Géorgie a été provoqué par les États-Unis qui «tentent d'étendre leur influence aux pays voisins de la Russie», selon un sondage du centre indépendant Levada publié jeudi.

Un Russe sur trois (32%) accuse les dirigeants géorgiens d'avoir provoqué la guerre en menant «une politique discriminatoire à l'égard de la population» des républiques séparatistes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie, selon ce sondage réalisé du 15 au 18 août, auprès de 1600 personnes.

«La Géorgie et le peuple géorgien sont devenus otages des ambitions géopolitiques des dirigeants des États-Unis», estiment 74% de Russes, selon le même sondage.

Pour 70% des sondés, «les dirigeants russes ont fait tout leur possible pour éviter une escalade du conflit et une effusion de sang», alors que 16% sont convaincus que Moscou «a cédé à la provocation de la Géorgie et s'est laissé entraîner dans ce conflit qui aura des conséquences négatives pour la Russie».

Le sondage «reflète une idée reçue selon laquelle le Caucase est une zone de grand jeu géopolitique de grands pays et met au premier plan la confrontation entre la Russie et les États-Unis», a commenté lors d'une conférence de presse Lev Goudkov, directeur du centre Levada.

«De vieux clichés soviétiques émergent. Ces opinions sont plus déterminées par une vision géopolitique que par la compassion envers les Ossètes», estime-t-il.

Le soutien de l'offensive russe est plus fort dans les milieux proches de l'élite, alors que les gens moins aisés «considèrent qu'il faut dépenser de l'argent non pas pour la guerre, mais pour résoudre les problèmes sociaux», ajoute le sociologue.