Irfan Demirtas, un Turco-Néerlandais soupçonné de diriger une filière de financement du Mouvement islamique d'Ouzbékistan (MIO), une organisation fondamentaliste, a été inculpé à Paris pour «financement du terrorisme», a-t-on appris samedi de source proche du dossier.

Irfan Demirtas a été transféré vendredi des Pays-Bas pour être présenté aux juges antiterroristes français Thierry Fragnoli et Philippe Coirre qui l'ont inculpé vendredi soir pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et financement du terrorisme», a précisé cette source.

Il a été placé en détention provisoire.

Neuf personnes, dont une majorité sont turques et les autres françaises, ont déjà été inculpées dans cette affaire.

Elles avaient été interpellées en France le 16 mai lors d'une vaste opération de police menée dans la banlieue de Mulhouse (est) et dans le Rhône.

M. Demirtas avait été interpellé le même jour aux Pays-Bas. Une autre personne, soupçonnée d'être l'autre figure centrale du réseau, avait été arrêtée en Allemagne. Elle est depuis placée sous écrou extraditionnel outre-Rhin avant une probable extradition vers la France.

Ces onze personnes sont soupçonnées d'avoir collecté des fonds en France pour financer le MIO, et d'avoir mené des actions de prosélytisme dans deux mosquées de la région lyonnaise.

Le MIO prétend être lié à la nébuleuse Al-Qaeda. Formée en 1998, avec pour objectif affiché de renverser le président ouzbek Islam Karimov, l'organisation prône l'instauration d'un califat, organisme supranational islamique, en Asie centrale. Elle est inscrite sur la liste des organisations terroristes par le département d'État américain.

Elles est très active depuis plusieurs années dans les zones tribales afghano-pakistanaises.