L'armée libanaise a arrêté lundi un activiste des droits de l'Homme et empêché des proches de Libanais disparus en Syrie de manifester au passage du convoi du chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem, a annoncé le responsable d'une ONG libanaise.

«L'armée a arrêté Elie Roumieh, un activiste de l'Association d'appui aux prisonniers et exilés libanais» (Solid), a affirmé à l'AFP le secrétaire général du centre libanais des droits de l'Homme, Wadie al-Asmar.

«Les militaires ont frappé les manifestants avec la crosse de leur fusil. C'est inadmissible», a déclaré M. Asmar.

Une échauffourée a eu lieu et une personne a été arrêtée lorsque les militaires, qui assurent la sécurité, ont repoussé les manifestants pour les empêcher de traverser les barrières métalliques et s'approcher du convoi de M. Mouallem, selon un photographe de l'AFP sur place.

Une centaine de proches de personnes détenues ou disparues en Syrie s'étaient rassemblés dès la matinée sur la route principale conduisant au palais présidentiel de Baabda (est de Beyrouth) où le président Michel Sleimane devait recevoir M. Mouallem.

Les manifestants ont brandi des portraits de leurs proches, agité des drapeaux libanais et des pancartes proclamant «Pas de relations avant leur retour».

M. Mouallem doit discuter avec M. Sleimane de l'établissement de relations diplomatiques entre le Liban et la Syrie.

«Pas seulement Israël, la Syrie aussi», disait une pancarte en référence au règlement du dossier des prisonniers libanais en Israël, dont les derniers ont été libérés mercredi à la faveur d'un accord d'échange de prisonniers et de dépouilles entre l'État hébreu et le Hezbollah libanais.

«Nous espérons que la visite (de M. Mouallem) sera l'occasion de clore le dossier des disparus. C'est une priorité nationale et une condition fondamentale pour l'établissement de relations saines entre les deux pays», a déclaré à l'AFP le président de Solid, Ghazi Aad.

La Syrie dément la présence de détenus libanais sur son territoire et affirme avoir libéré toutes les personnes qu'elle détenait.

Des associations des droits de l'Homme ont cependant recensé près de 650 cas de Libanais disparus et détenus dans les prisons syriennes.