L'équipe du candidat républicain à la Maison-Blanche John McCain a lancé des signaux contradictoires sur l'annonce imminente ou non du colistier qui figurera sur le «ticket» républicain pour le poste de vice-président.

John McCain «est en mesure de prendre (une décision) rapidement s'il le veut» concernant son colistier, a dit Charles Black, un des plus proches conseillers du sénateur de l'Arizona.

Deux importants conseillers du candidat républicain ont confié vendredi au Washington Post, sous couvert de l'anonymat, que l'annonce était imminente et devait intervenir avant les Jeux de Pékin. John McCain n'a pas encore arrêté son choix et aucune annonce n'est prévue dans l'immédiat, a indiqué de son côté à CNN «un haut responsable» de la campagne McCain, s'exprimant aussi sous couvert de l'anonymat.

L'intéressé lui-même est resté très sibyllin. Interrogé vendredi après-midi sur CNN, M. McCain s'est contenté de dire qu'il ne pouvait pas «commenter le processus» en cours.

Traditionnellement, les candidats à la présidence annonce le nom de leur colistier quelques jours avant le début de la convention de leur parti. Mais, cette année, les Jeux de Pékin bouleversent le calendrier. Les Jeux débutent le 8 août et se terminent le 24, la veille de l'ouverture de la convention démocrate prévue à Denver (Colorado, ouest) du 25 au 28 août.

La convention républicaine commence à Minneapolis (Minnesota, nord) le 1er septembre, quatre jours seulement après la fin de la convention démocrate.

Des responsables républicains craignent que l'annonce du nom du candidat à la vice-présidence durant les Jeux tombe à plat. Cette nouvelle pourrait alors être éclipsée par un exploit sportif ou sembler insignifiante si des incidents perturbaient les Jeux.

Quoi qu'il en soit, quelques noms circulent déjà avec insistance. Le sénateur de Caroline du Sud Lindsey Graham, un ami proche de M. McCain, a indiqué cette semaine que l'ancien gouverneur du Massachusetts et ancien rival de M. McCain dans la course à l'investiture républicaine, Mitt Romney, était «un très sérieux candidat pour le poste» de vice-président.

MM. McCain et Romney qui ne s'étaient guère épargnés durant les primaires font désormais assaut d'amabilité l'un envers l'autre.

Interrogé en début de semaine en marge d'une réunion électorale dans le New Hampshire (nord-est) pour savoir s'il avait pardonné à M. Romney, M. McCain a répondu: «Mitt a été d'une aide précieuse pour ma campagne (...) Il a fait une meilleure campagne pour moi que pour lui-même».

Choisir Romney, un talentueux homme d'affaires, «donnerait à McCain une crédibilité sur les questions économiques», affirme Thomas Whalen, professeur de sciences politiques à l'université de Boston.

Mais ce n'est pas le seul à avoir des lettres de créances économiques. Ancien représentant au Commerce, puis directeur des affaires budgétaires à la Maison-Blanche, Rob Portman est souvent cité par la presse américaine. M. Portman est un ancien parlementaire de l'Ohio (nord), un État jugé crucial dans la perspective de l'élection de novembre.

Il est également souvent question de Tim Pawlenty et Charlie Crist, respectivement gouverneur du Minnesota (nord) et de Floride (sud-est) ou encore de Tom Ridge, ancien gouverneur de Pennsylvanie (est), un autre État-clef en novembre.