Dix nations d'Asie-Pacifique réunies cette semaine au Japon se sont séparées vendredi sans parvenir à un consensus sur les mesures à prendre pour protéger le thon rouge, une issue dénoncée par les défenseurs de l'environnement.

Le Japon, la Chine, les États-Unis, les Fidji, l'archipel du Vanuatu, le Canada, la Corée du Sud, les Philippines, les îles Cook et Taïwan, membres de la commission des pêches du Pacifique occidental et central (WCPFC), « n'ont pas réussi à se mettre d'accord », au terme de cinq jours de discussions dans la ville de Fukuoka (sud-ouest), a indiqué l'agence japonaise chargée de la pêche dans un communiqué.

Les associations écologistes ont fait part de leur frustration, Greenpeace jugeant ce résultat « extrêmement regrettable alors que les stocks de thon rouge se trouvent en situation d'urgence ».

Près de 60 % des captures de thon dans le monde se font dans le Pacifique. Face au déclin des réserves, la commission avait décidé l'an dernier de réguler la pêche, et les détails devaient être mis au point au cours de cette rencontre.

Le Japon, de loin le premier consommateur de thon rouge au monde, avait suggéré d'instaurer une réduction des prises si les réserves diminuaient pendant trois années d'affilée.

Mais d'autres participants, y compris les États-Unis, voulaient des mesures plus drastiques pour protéger l'espèce, a expliqué à l'AFP un responsable japonais, Kazuya Fukaya.

Les discussions reprendront en septembre prochain en Corée du Sud, a-t-il précisé.

De son côté, Greenpeace avait proposé la mise en place d'un moratoire immédiat de deux ans sur la pêche commerciale, estimant que le thon rouge « ne pouvait pas se permettre une autre année d'inaction ». « Selon les dernières évaluations, publiées en 2016, la population de thon rouge a été fortement décimée », rappelle l'organisation.

Le WWF (Fonds mondial pour la nature) avait préconisé la mise en place d'un plan de long terme afin de permettre une reconstitution des stocks.