Les environnementalistes pressent les élus de cesser de bloquer le projet de moratoire sur les gaz de schiste.

«La partisanerie politique ne doit pas nuire au respect d'une volonté populaire si clairement exprimée», prévient André Bélisle, président de l'Association québécoise de lutte à la pollution atmosphérique. Québec solidaire souhaite aussi la fin de ces «enfantillages».

L'opposition libérale et caquiste bloque l'adoption du principe du projet de loi qui doit créer un moratoire sur l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste durant cinq ans dans les basses-terres du Saint-Laurent, et suspendre sans indemnités les permis en vigueur. La raison invoquée: la procédure de l'étude du projet de loi. L'opposition souhaite que les consultations en commission parlementaire se déroulent avant l'adoption du principe. Le gouvernement veut les faire après.

Or, l'opposition libérale et caquiste dit ne pas s'opposer au moratoire. Et si elle change d'idée, rien ne l'empêcherait d'amender par la suite le projet de loi lors de l'étude détaillée, ou de le défaire lors du vote final.

«Sous un prétexte procédurier, ils bloquent l'adoption du moratoire, qui est fortement souhaité par les gens de la Vallée du Saint-Laurent», déplore le ministre de l'Environnement, Yves-François Blanchet.

Pourquoi ne pas faire les consultations à l'avance, comme le veut l'habitude, pour obtenir l'appui des libéraux et caquistes? «On ne veut pas qu'on nous refasse le coup du projet de loi 43», répond-il.

Il réfère au projet de loi sur les mines. Après avoir fait témoigner des dizaines de groupes et étudié autant de mémoires lors des consultations en commission parlementaire, l'opposition a mis à mort le projet de loi en votant contre le principe. «On ne fera pas déplacer les gens pour rien encore une fois», lance M. Blanchet

Le BAPE doit remettre l'année prochaine son étude sur les gaz de schiste. Il pourrait recommander au gouvernement de suspendre, modifier ou prolonger le moratoire. Le projet de loi en prend compte. Le moratoire pourrait prendre fin si jamais Québec le décide en adoptant «de nouvelles règles pour la recherche et l'exploitation des hydrocarbures».