Le président américain Barack Obama a mis en garde lundi son successeur Donald Trump contre un retrait de l'accord de Paris sur le climat, soulignant que « les intérêts économiques » des États-Unis étaient en jeu.

Adopté fin 2015 par 195 pays, ce texte vise à contenir le réchauffement sous le seuil de 2 °C par rapport au niveau préindustriel.

« Si les États-Unis se retiraient de l'accord de Paris, ils perdraient leur place autour de la table pour s'assurer du respect des engagements des autres pays, exiger la transparence et encourager des objectifs ambitieux », écrit M. Obama dans un article publié dans la revue Science.

« Renoncer à la possibilité de demander des comptes aux pays représentant deux tiers des émissions mondiales (de gaz à effet de serre) - dont la Chine, l'Inde, le Mexique, l'Union européenne - irait à l'encontre de nos intérêts économiques », insiste-t-il.

Après avoir notamment qualifié par le passé le changement climatique de « canular », Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a récemment nuancé son propos.

« Je regarde ça de très près. Je reste ouvert sur cette question », a-t-il déclaré fin novembre, tout en nommant à la tête de l'Agence de protection de l'environnement (EPA) le républicain Scott Pruitt, qui a passé des années à se battre contre les mesures règlementaires visant à réduire les émissions.

Pour le président démocrate, qui a fait de la lutte contre le changement climatique une priorité de ses deux mandats, cette question ne devrait pas être politisée, car « prendre la tête d'une révolution technologique et définir les nouvelles tendances du marché » est positif pour les entreprises américaines.

« Nous savons depuis longtemps, sur la base de données scientifiques solidement établies, que l'urgence d'agir pour limiter le changement climatique est réelle et ne peut être ignorée », conclut M. Obama.

« Au cours des dernières années, nous avons vu que l'argument économique en faveur de l'action - par rapport à l'inaction - était tout aussi clair », ajoute-t-il.

Pour arriver à plafonner le réchauffement sous 2 °C, les émissions de gaz à effet de serre doivent cesser de croître, puis être réduites de 40 à 70 % entre 2010 et 2050 selon les experts du climat.