Alors que le premier ministre Justin Trudeau vise à donner un sérieux coup de barre pour accroître la contribution du Canada à la lutte aux changements climatiques, les Canadiens semblent se sentir peu concernés par cet effort, selon un sondage rendu public lundi.

L'enquête réalisée par l'Université de Montréal et l'Institut de l'énergie Trottier suggère que les Canadiens s'informent peu sur le sujet et une bonne partie d'entre eux ne se sent pas exposée aux risques des changements climatiques. En outre, de nombreux Canadiens ont dit qu'ils préféreraient ne pas débourser davantage pour investir dans les énergies vertes.

Le sondage a été réalisé par téléphone auprès de 1014 Canadiens au mois de septembre. Sa marge d'erreur est d'environ 3,9 %, 19 fois sur 20.

Selon les résultats, seulement 27 % des personnes interrogées estiment qu'elles sont «bien informées» sur l'enjeu climatique, un sujet qui est d'ailleurs passé sous le radar lors de la dernière campagne électorale, a-t-on souligné dans un communiqué.

Par ailleurs, près du quart des Canadiens ne semblent pas se sentir réellement menacés par les conséquences des changements climatiques, alors que seulement 14 % des personnes interrogées ont confié être «grandement exposées aux risques». Environ 31 % croient être «à risque faible».

De plus, le quart des Canadiens souhaiterait ne pas payer davantage pour soutenir les énergies renouvelables. En revanche, 44 % disaient être prêts à verser entre 1 et 100 $ de plus par année. Seulement le tiers serait disposé à débourser encore davantage.

Il n'y a pas non plus de consensus sur les causes du réchauffement climatique au Canada: moins de la moitié des Canadiens (49 %) jugent que l'activité humaine est responsable des changements. Ce chiffre augmente toutefois lorsqu'on leur demande si les humains étaient «dans une certaine mesure» responsables du réchauffement - 67 % d'entre eux ont répondu à l'affirmative.

«Les résultats de cette étude suggèrent qu'après des années d'inaction fédérale, le gouvernement Trudeau doit maintenant convaincre le public canadien de l'importance de l'enjeu climatique (...) Si les politiques climatiques sont bonifiées, le public ne sera pas loin derrière à les appuyer. Le gouvernement a désormais comme défi de s'efforcer de mieux communiquer les bénéfices de la transition vers une économie carboneutre», a analysé le chercheur de l'Université de Montréal, Erick Lachapelle.