Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a pressé jeudi les dirigeants de l'UE de s'entendre sur leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2030 lors d'une conférence en marge du sommet UE-Afrique à Bruxelles.

«J'ai insisté auprès de Herman Van Rompuy (le président du conseil de l'UE) et de José Manuel Barroso (président de la Commission) pour que l'UE s'entende avant le sommet des Nations unies en septembre à New York», a-t-il déclaré lors d'une causerie organisée par l'ONG Les Amis de la Terre.

La science montre les impacts croissants du changement climatique, a-t-il souligné en citant le rapport des experts du GIEC publié lundi.

«On ne négocie pas avec la nature», a-t-il lancé en insistant sur l'urgence de conclure un accord contraignant pour limiter le réchauffement climatique lors du sommet mondial sur le climat organisé à Paris en novembre 2015.

«Faisons en sorte de conclure cet accord contraignant», a-t-il plaidé. «L'Union européenne peut jouer un rôle majeur en tirant et en poussant ceux des pays qui sont les plus réticents».

Mais pour cela, les dirigeants de l'UE doivent encore arrêter une position commune. Ban Ki-moon a dit espérer qu'ils s'entendront «lors de leur prochain sommet les 26 et 27 juin à Bruxelles».

La Commission européenne appelle l'UE à réduire ses émissions de 40 % par rapport à leur niveau de 1990. Elle prône également de porter à au moins 27 % la part des renouvelables dans le bouquet énergétique de l'UE et recommande de réaliser 25 % d'économies d'énergie.

Mais l'ampleur des efforts imposés par cet objectif fait encore hésiter de nombreux dirigeants. Lors de leur dernier sommet en mars, ils ne sont pas parvenus à l'inscrire dans leurs conclusions.

Pour éviter une confrontation, Herman Van Rompuy, a différé le moment de la prise de décision.

«Mon intention est de faire approuver une feuille de route qui puisse permettre un accord sur les trois objectifs climatiques en octobre au plus tard», a-t-il expliqué.

L'UE, qui compte pour 11 % des émissions mondiales, s'est engagée à les réduire de 20 % pour 2020 et l'objectif de 40 % en 2030 est une continuité de son plan d'action contre le réchauffement du climat adopté en 2008.

Cet engagement n'a pas empêché l'échec du sommet de Copenhague en 2009 et plusieurs États de l'UE refusent désormais de prendre de nouveaux engagements tant que les États-Unis et la Chine n'accepteront pas de fournir un effort similaire.

Tous les pays ont accepté de présenter leurs engagements pour le sommet de Paris au cours du 1er trimestre 2015.