Les camions et les autres véhicules lourds vendus en 2018 devront émettre 23% moins de gaz à effet de serre (GES) que ceux sur le marché actuellement, à la suite de l'adoption au Canada d'une norme lancée l'an dernier aux États-Unis.

Le ministre fédéral de l'Environnement, Peter Kent, en a fait l'annonce hier à Boucherville, au siège social de l'entreprise de camionnage Robert, qui a adopté le gaz naturel comme carburant pour certains de ses camions.

«Nous encourageons les entreprises canadiennes à respecter ces nouvelles normes et celles qui ont adopté des nouvelles technologies, comme le gaz naturel liquide, nous aident en ce sens», a affirmé le ministre Kent en entrevue avec La Presse.

Le gaz naturel est devenu abondant en Amérique du Nord à cause de l'exploitation du gaz de schiste. Son prix est bas et l'industrie gazière cherche de nouveaux débouchés.

La nouvelle norme pour les camions entrera en vigueur progressivement à partir de 2014. En plus de l'adoption du gaz naturel, d'autres mesures permettent de s'y conformer, comme l'amélioration de l'aérodynamique et la formation des chauffeurs.

Cette norme devrait faire en sorte que le transport routier émettra 3 millions de tonnes de GES de moins en 2020 qu'aujourd'hui. Mais cette diminution ne représentera que 0,4% des émissions totales du Canada, qui ont atteint 692 millions de tonnes en 2010.

Il est prévu qu'au cours de la même période, les émissions en provenance de l'exploitation des sables bitumineux vont continuer d'augmenter.

Le ministre Kent assure qu'il choisit la bonne cible en s'attaquant au transport. «Notre plus récent inventaire de GES montre que 25% des émissions proviennent du secteur des transports et 6,9% des sables bitumineux, dit-il. Nous nous attaquons au plus gros secteur, et aussi aux centrales au charbon. Le secteur du pétrole et des sables bitumineux sera le prochain visé.»

Mais selon le Sierra Club du Canada, le Canada doit viser tous les secteurs, et surtout celui des sables bitumineux, en forte croissance. «Les émissions de GES vont continuer de croître tant que le Canada n'aura pas de plan national, dit John Bennett, du Sierra Club. Dans l'intervalle, des mesures ponctuelles comme celles visant les camions sont insignifiantes dans la lutte contre les changements climatiques.»