Pour le Canada, le protocole de Kyoto «appartient au passé», a déclaré mercredi le ministre de l'Environnement canadien, Peter Kent, à la conférence de l'ONU sur le climat à Durban.

«Nous avons dit depuis longtemps que nous ne prendrions pas une deuxième période d'engagement dans le protocole de Kyoto. Nous ne bloquerons pas ni ne découragerons ceux qu'ils le font, mais pour le Canada, Kyoto appartient au passé», a-t-il déclaré.

Le Canada avait annoncé que, à l'instar de pays comme le Japon ou la Russie, il ne prendrait pas de nouveaux engagements de réduction des gaz à effet de serre dans le cadre du protocole de Kyoto dont la première période s'achève fin 2012.

Le protocole de Kyoto est le seul outil juridique contraignant qui limite les émissions de gaz à effet de serre, à l'origine du réchauffement de la planète.

Il impose aux 36 pays industrialisés qui l'ont ratifié et à l'Union européenne des réductions d'émissions des six principales substances responsables du réchauffement de l'atmosphère, au premier rang desquelles le CO2.

Le traité leur impose des «objectifs différenciés»: -8% pour l'UE à +15,0% pour la Russie, -6% pour le Japon ou encore le Canada qui n'a pas, loin de là, atteint ses objectifs.

Seule l'Union européenne s'est montrée ouverte à l'idée de s'engager pour une seconde période.

«Notre position est claire depuis longtemps, nous soutenons un nouvel accord international sur le changement climatique qui incluerait tous les grands émetteurs (de gaz à effet de serre)», a souligné le ministre canadien.

«C'est la seule solution pour avoir des réductions réelles et des résultats», a-t-il ajouté, rappelant que ce traité couvrait moins de 30% des émissions.

Plus de 190 pays sont réunis jusqu'à vendredi à Durban sous l'égide de l'ONU avec un objectif: enclencher une dynamique qui permette de réduire drastiquement les émissions mondiales de gaz à effet de serre pour limiter la hausse de la température de la planète à +2°C, seuil au-delà duquel la machine climatique pourrait s'emballer.