L'environnementaliste David Suzuki a reçu, jeudi, un doctorat honorifique en sciences de l'Université de l'Alberta.

Cette décision avait soulevé une controverse dans la province qui exploite les sables bitumineux lors de son annonce en avril. Des citoyens et même les doyens des facultés d'affaires et de génie avaient dénoncé l'hommage, notamment par la publication de lettres d'opinion.

Au moment de recevoir son diplôme honoris causa, David Suzuki n'a pas directement fait allusion à la controverse entourant l'évènement.

Il a simplement souligné que tout le monde devrait être «scientifiquement instruit» et que les universités sont les lieux tout désignés pour débattre d'idées qui ébranlent le statu quo.

Devant les étudiants nouvellement diplômés, l'environnementaliste a affirmé que l'humanité est devenue une «force tectonique» qui altère la planète en raison de l'ampleur de sa population, de ses technologies avancées et de sa consommation.

David Suzuki a déclaré aux diplômés de l'Université de l'Alberta qu'ils doivent trouver un moyen de garder la Terre en vie et en bonne santé.

Très tôt jeudi, des manifestants s'étaient réunis à l'extérieur de l'université située à Edmonton. Certains des manifestants soutenaient que l'opposition de David Suzuki aux sables bitumineux nuit à l'Alberta et au Canada. Ils ont accusé l'animateur de l'émission The Nature of Things d'hypocrisie.

Des donateurs et anciens étudiants, surtout ceux qui gravitent dans l'industrie du pétrole et du gaz, ont menacé de mettre fin à leur partenariat et de cesser de verser de l'argent à l'université. Un cabinet d'avocats de Calgary a notamment annoncé qu'il mettait fin à son engagement de verser 100 000 $ par année à la faculté de droit.

Face à la controverse et aux critiques, le président de l'université, David Turpin, a répondu que l'institution maintenait sa décision. Il a souligné que le savoir et le progrès sont fondés sur le libre partage des idées.

Dans un texte d'opinion publié sur le site web de sa fondation, David Suzuki a fait savoir que les universités devraient être des endroits où «exprimer un large éventail d'idées au sujet des conséquences géophysiques, sociales et économiques de l'utilisation des énergies fossiles».