Québec a autorisé le prélèvement de plus de 30 millions de litres d'eau dans des rivières d'Anticosti afin de réaliser les trois premiers forages avec fracturation sur l'île, a appris Le Devoir.

La majorité de cette eau sera puisée dans des cours d'eau abritant une population de saumon en voie de disparition. Quant aux eaux usées, elles seront traitées sur place selon une méthode encore inconnue, puis rejetées directement dans le golfe du Saint-Laurent.

Ces 30 millions de litres d'eau ne représentent qu'une infime partie de l'eau qui serait nécessaire en cas d'exploitation d'énergies fossiles sur Anticosti. Selon les résultats de l'évaluation environnementale stratégique menée par le gouvernement, un total d'environ 4155 puits pourraient être nécessaires pour cette phase, qui durerait plus de 50 ans. Pour chacun, la quantité d'eau nécessaire pourrait atteindre 16 millions de litres.

Or, les rivières de l'île ne suffiraient pas pour répondre à une telle demande, qui dépasserait les 45 milliards de litres, ou 15 000 piscines olympiques. Le rapport publié à la fin du mois de mai suggérait donc d'envisager l'utilisation de l'eau du golfe du Saint-Laurent, ou encore de recourir au gaz propane.