Plus d'un millier d'opposants à l'implantation d'un terminal pétrolier à Cacouna feront connaître leur mécontentement samedi dans le cadre d'une manifestation dans cette municipalité du Bas-Saint-Laurent.

Ils réclament du gouvernement du Québec qu'il révoque le certificat d'autorisation de travaux de forage exploratoires dans le fleuve Saint-Laurent accordé à TransCanada Pipelines. L'entreprise entend reprendre ses travaux le 16 octobre, soit dès la fin de l'injonction qui a été émise par la Cour supérieure au début du mois à la demande de groupes environnementaux.

Vendredi, le ministère québécois de l'Environnement a exigé de TransCanada qu'elle modifie ses méthodes de travail, notamment en faisant moins de bruit pour ne pas nuire à la population de bélugas.

Les écologistes estiment que «toute cette improvisation» ne fait que souligner l'importance d'appliquer le principe de précaution quant aux espèces en péril comme le béluga. Ils ajoutent que le gouvernement et le promoteur ne peuvent se permettre «de jouer aux apprentis sorciers et de constater les dommages par après».

Selon les groupes environnementaux, TransCanada agit «en cowboy» et ne passe pas le test de crédibilité. Ils demandent au gouvernement de «faire cesser cette comédie d'erreur».

Nature Québec, entre autres, accuse le gouvernement du Québec et TransCanada de perpétrer «un crime contre la biodiversité». Selon son directeur général Christian Simard, la construction du terminal donnerait un coup fatal aux bélugas.

Une pétition circule sur internet appelant la population à signer et à écrire au premier ministre du Québec Philippe Couillard. Près de deux semaines après son lancement, la pétition www.sauvonsnosbelugas.com a recueilli plus de 25 000 signatures, et plus de 5000 signataires ont fait parvenir une lettre au premier ministre.

Nature Québec s'adresse directement à Philippe Couillard et lui demande de ne pas agir précipitamment, de tenir compte de l'avis des experts scientifiques qui étudient les bélugas du Saint-Laurent depuis des décennies et de respecter les lois visant la protection des espèces menacées.