Relativement discret sur le changement climatique durant la campagne, le président américain Barack Obama a promis mercredi, une semaine après sa réélection, de se mobiliser lors de son second mandat pour tenter de trouver un consensus à ce sujet.

«Je suis convaincu que le changement climatique est une réalité et que les activités humaines et les émissions carboniques ont un impact», a-t-il déclaré lors de la première conférence de presse depuis qu'il a été réélu.

«Nous savons que la température autour du globe augmente plus vite que nous le prédisions, même il y a dix ans, (...) que la calotte glaciaire arctique fond plus vite que prévu qu'il y a seulement cinq ans et qu'un nombre extraordinairement élevé d'événements météorologiques dévastateurs se sont produits en Amérique du Nord et autour du globe», a souligné M. Obama.

Concédant que «nous ne faisons pas tout ce que nous devrions faire» contre le réchauffement climatique, le président s'est engagé «dans les prochaines semaines et prochains mois» à «discuter (...) très largement avec les scientifiques, les ingénieurs et les élus pour voir ce que nous pouvons faire de plus, à court terme, pour réduire les émissions de carbone».

Il a rappelé qu'il avait déjà, lors de son premier mandat, obtenu un «doublement» des normes de consommation de carburant des voitures et camions, «doublé la production d'énergie propre» et qu'il avait «continué à investir dans les nouvelles technologies susceptibles» de réduire les émissions de carbone.

Mais M. Obama a estimé qu'il fallait désormais «avoir une conversation dans tout le pays sur ce qui est réaliste de faire à long terme pour s'assurer que nous ne laissons pas aux futures générations un problème très cher et très douloureux à régler».

«Il ne fait aucun doute que de s'attaquer sérieusement au changement climatique suppose des choix politiques difficiles», a-t-il ajouté disant «ne pas savoir si les démocrates ou les républicains sont à ce stade prêts pour cela».

Le Congrès est resté sensiblement le même après les élections législatives du 6 novembre. Les démocrates ont accru très légèrement leur majorité au Sénat et les républicains ont conservé leur majorité à la Chambre, ce qui ne laisse pas présager de changement à l'opposition à des mesures drastiques sur le climat pénalisant l'économie.

Le président américain a insisté mercredi sur l'importance de la croissance économique et des créations d'emplois que personne n'est prêt à sacrifier pour lutter contre le réchauffement.

«Vous savez, si le message est que nous allons ignorer les emplois et la croissance pour simplement s'attaquer au changement climatique, je pense que personne n'est en faveur de cela», a-t-il dit.

Si au contraire «nous élaborons un plan pouvant créer des emplois, pousser la croissance et faire nettement reculer le changement climatique tout en étant un leader international, je crois que le peuple américain le soutiendra», a assuré le président.

Ainsi, «vous pouvez vous attendre à m'entendre parler au cours des prochains mois et années sur la manière d'élaborer un programme avec un soutien des deux partis» qui contribue à faire avancer la lutte contre le réchauffement, a-t-il expliqué.

L'intervention de M. Obama sur le climat a été aussitôt saluée par des défenseurs de l'environnement.

Pour Angela Enderson, chargée des questions du réchauffement à l'Union of Concerned Scientists, «le président a donné une réponse très sérieuse et sage» sur le problème du changement climatique.

Il a aussi montré «un véritable engagement à mobiliser le public américain et à faire preuve de leadership» sur ce problème, a-t-elle dit à l'AFP.

«Le président Obama a justement reconnu que le changement climatique est en train de se produire et maintenant il doit agir pour finir le travail de nettoyage des centrales à charbon et tirer parti des innovations dans l'efficience énergétique (...) et accélérer le développement des énergies propres», a déclaré Michael Brune, le président du Sierra Club, plus grande organisation écologique américaine.