L'Université McGill a déclaré qu'elle réviserait les conclusions d'un projet de recherche majeur sur l'industrie de l'amiante et le cancer causé par l'exposition aux fibres d'amiante.

David Eidelman, le doyen de la faculté de médecine de l'université, a mentionné que les allégations mises de l'avant dans un documentaire diffusé sur les ondes de Radio-Canada et de la CBC à l'effet que «les quelques décennies de travaux de recherche menés par J. Corbett McDonald aient pu être influencés par l'industrie de l'amiante» doivent être prises au sérieux.

Il a toutefois souligné que le fait d'avoir tiré des conclusions différentes de la plupart des autorités à l'heure actuelle ne constitue pas «une faute disciplinaire».

McDonald, qui est aujourd'hui à la retraite, a entrepris en 1966 une vaste étude épidémiologique sur les décès d'environ 11 000 travailleurs québécois des secteurs de l'exploitation et du traitement du chrysotile, une fibre d'amiante.

De 1971 à 1988, son équipe de chercheurs et lui ont publié les résultats de leurs travaux dans le cadre d'une série d'articles qui ont été financés par l'Institut de santé au travail et environnementale de l'Association des mines d'amiante du Québec, ce qui a été clairement indiqué par M. McDonald.

Si M. Edelman a admis que M. McDonald avait tiré des conclusions différentes de la plupart des autorités actuelles quant à l'utilisation sécuritaire de l'amiante, il a néanmoins reconnu qu'il avait démontré que l'amiante et le chrysotile d'amiante sont des carcinogènes associés à la fois au cancer du poumon et au mésothéliome.

M. Eidelman a répété que les chercheurs de McGill avaient respecté les plus hauts standards éthiques, et a précisé que l'université montréalaise n'était pas financée par l'industrie de l'amiante.