Des groupes environnementaux et des organismes de santé publique recommandent à la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) d'adopter un objectif de réduction de la circulation automobile de 20%, ou un véhicule sur cinq, en période de pointe du matin, d'ici 20 ans, dans le Plan métropolitain d'aménagement et de développement (PMAD).

Le Conseil régional de l'environnement de Montréal, Nature Québec, Équiterre et l'Association canadienne des médecins pour l'environnement estiment que l'inscription d'un objectif précis de réduction de la circulation dans le futur PMAD est essentielle pour «inverser la tendance du tout à l'auto», et pour s'assurer que les municipalités adaptent leurs pratiques urbanistiques en fonction d'une réduction du trafic automobile.

Le PMAD, qui doit être adopté avant la fin de 2011, est un projet d'aménagement régional qui balisera le développement des 82 municipalités qui forment le territoire de la CMM pour les 20 prochaines années. Le Plan impose notamment aux villes des critères précis de «densification», obligeant la construction d'immeubles résidentiels, plutôt que des maisons unifamiliales, près des grandes infrastructures de transports en commun.

Cette orientation du PMAD vise à limiter la hausse du nombre des déplacements en automobile dans l'ensemble de la région, malgré l'arrivée prévue de centaines de milliers de nouveaux résidants, au cours des 20 prochaines années. La CMM prévoit dans son plan une hausse significative des déplacements en transports en commun, laquelle devrait prévenir une aggravation de la congestion routière sur les routes métropolitaines.

Contribuer à atteindre les objectifs de Kyoto

Les écologistes et professionnels en santé publique estiment que le PMAD doit aller plus loin en matière de circulation. Selon eux, les objectifs d'améliorer l'environnement, la qualité des milieux de vie et de créer des quartiers incitant à la marche ou au vélo doivent passer par une réduction de la présence et de la dépendance à l'automobile.

Une baisse du trafic de 20% en pointe du matin serait compatible avec les prévisions de réduction de la circulation inscrites au Plan de transport de Montréal. Une telle baisse de la circulation contribuerait aussi à l'atteinte des objectifs gouvernementaux de réduction des gaz à effet de serre, responsables des changements climatiques. Le gouvernement Charest a fixé la cible de réduction de ces émissions à 20%, d'ici à 2020.