Si les modifications de l'environnement et les changements climatiques peuvent nuire considérablement à certains oiseaux, au point de mettre leur avenir en péril, d'autres y trouvent leur profit.

Les observations réalisées l'an dernier dans le cadre de l'Atlas des oiseaux nicheurs tendent à démontrer que le réchauffement climatique permet à plusieurs espèces d'agrandir leur territoire. Ainsi, celui de la tourterelle triste, oiseau souvent observé aux mangeoires, a pris une ampleur considérable ces dernières années. On a même observé une nichée au nord-ouest de Kuujjuak. Le roselin familier, espèce au chant mélodieux répandu dans la région de Montréal, a aussi profité des mêmes conditions.

Pour sa part, la bernache du Canada a commencé à nicher en bon nombre dans la région de Montréal, un phénomène nouveau chez nous mais bien connu à Toronto et dans plusieurs grandes villes américaines. Ces oiseaux peuvent parfois présenter des problèmes de salubrité à cause de leurs déjections.

Mais un des changements les plus impressionnants est l'augmentation des populations de rapaces, notamment du faucon pèlerin qui, comme les autres, avaient subi les méfaits directs et indirects de l'homme. Non seulement les chasseurs les abattaient dès qu'ils en avaient la possibilité, mais l'utilisation massive du DTT fragilisait la coquille de leurs oeufs, réduisant à néant les efforts de reproduction. Le pesticide est banni depuis quelques décennies et les chasseurs, plus sensibilisés à l'environnement, respectent la loi. Et dans le cas du pèlerin, dont la population dans le sud du Québec était au bord du précipice, de nombreux lâchers sont venus rétablir la situation. Aujourd'hui, l'espèce est en expansion. Elle niche en plein coeur de Montréal et sur les grandes infra-structures comme les ponts. Augmentation manifeste aussi du pygargue à tête blanche qui a même niché l'an dernier à deux pas de Montréal, dans l'île aux Hérons, dans les rapides de Lachine.