La Commission européenne a demandé aux États membres de retirer de la vente tous les produits alimentaires de boulangerie contaminés par un lin génétiquement modifié importé du Canada et dont la commercialisation est interdite dans l'Union européenne.

Depuis le début du mois de septembre, huit alertes ont été émises sur le système d'alerte rapide européen informant de la présence de ce lin génétiquement dans la chaîne alimentaire, a indiqué mardi Nina Papadoulaki, porte-parole pour la Santé. La première alerte est venue d'Allemagne le 8 septembre. D'autres ont été émises par le Royaume-Uni et la Suède.

«Les alertes ont permis de remonter la chaîne de distribution et permettent de retirer rapidement de la vente les produits contaminés», a-t-elle précisé.

«Les autorités canadiennes ont été contactées et ont immédiatement bloqué toutes les cargaisons à destination de l'UE pour procéder à des analyses», a-t-elle ajouté.

Le lin est utilisé pour des spécialités de boulangerie comme le pain au lin et le pain multigrains. Le produit incriminé, a précisé l'organisation écologiste Greenpeace, est le lin OGM FP 967 ou encore Triffid. Il a été génétiquement modifié afin de résister à un herbicide et contient trois gènes résistants aux antibiotiques.

La législation européenne interdit l'utilisation de ce type de gènes depuis 2004. Mais le Triffid est autorisé pour l'alimentation au Canada et aux États-Unis.

Selon Greenpeace, des produits contaminés ont été repérés en Allemagne, en Pologne, en Suisse, en Belgique, en Hongrie, aux Pays-Bas, au Portugal, en Roumanie, au Luxembourg, en Suède et au Royaume-Uni.

Rien n'a encore été trouvé en France, pour l'instant, précise l'organisation. «Quelles sont les mesures mises en place par notre gouvernement pour s'assurer que des produits alimentaires, pain, biscottes ou céréales pour le petit-déjeuner ne contiennent pas de lin contaminé ?», a demandé Rachel Dujardin, responsable de la campagne OGM de Greenpeace France.

Les experts du comité scientifique pour la sécurité alimentaire de l'UE se prononceront sur cette affaire à leur réunion le 19 octobre à Bruxelles, a précisé la Commission.

68% de la production canadienne de lin est jusqu'à présent importée en Europe.

Greenpeace précise que «ce type de contamination n'est pas nouveau. En 2006, un riz OGM qui n'avait jamais été autorisé à la culture commerciale avait contaminé de nombreux produits alimentaires, à travers le monde, avec des coûts évalués à un milliard de dollars».

«Cet été encore, des importations de soja américain ont été bloquées avant leur arrivée en Europe car elles contenaient des traces de maïs transgénique non autorisé», a ajouté l'organisation écologiste.