Les problèmes de santé causés par les coups de chaleur sont loin d'être anodins, soutient le Dr François Reeves, cardiologue à la Cité de la Santé, à Laval

Le Dr Reeves est resté marqué par les décès causés par la vague de chaleur en Europe en 2003. «Il y a eu 15 000 morts juste dans la région parisienne, dit-il. J'étais sur place à ce moment là. Et 72% de ces mortalités étaient cardiovasculaires. Je me suis dit: ce sont mes patients qui meurent!»

 

Il explique qu'un coup de chaleur induit un état inflammatoire généralisé. «Il y a des protéines néfastes qui se mettent à circuler et ça déclenche des arythmies et des infarctus», dit-il.

Il ajoute que des recherches récentes ont prouvé qu'en plus, la chaleur rend la pollution plus toxique. «Les particules ultrafines de pollution causent plus de dommages au coeur quand la température augmente», dit-il. Les gaz d'échappement sont la principale source de cette pollution.

«Quand on commence à avoir des données aussi brutales, on ne peut plus détourner le regard, dit le Dr Reeves. Il faut faire de la prévention.»

Ces dernières années, il a pris ce dossier à coeur, d'abord en y consacrant plusieurs pages dans son livre Prévenir l'infarctus ou y survivre, puis en agissant directement dans son milieu. «En septembre 2008, on a organisé notre première journée de l'arbre, dans le cadre de la semaine de la santé, dit-il. On a planté 400 arbres, dont 200 sur les terrains de l'hôpital. Les arbres sont nos meilleurs alliés pour combattre la pollution et réduire la chaleur.»

Il travaille maintenant à la création d'une chaire de cardiologie environnementale à la faculté de médecine de l'Université de Montréal.