L'encerclement... : un Québécois à Berlin

On affichait complet pour les projections de L'encerclement, la démocratie dans les rets du néolibéralisme, un documentaire de Richard Brouillette dans lequel on trace le portrait de l'idéologie néolibérale. Sélectionné dans la section Forum, dont la programmation est axée sur les enjeux sociaux, L'encerclement a su attirer l'attention des festivaliers, particulièrement au moment où la planète tente de comprendre la crise financière mondiale. «Je suis heureux de l'accueil qu'obtient mon film, expliquait hier le cinéaste à La Presse. Je suis un peu surpris aussi. Parce qu'il s'agit d'un film assez long (160 minutes), qui exige quand même une grande attention du spectateur. Le film est composé d'entretiens avec des experts de la question, à qui je donne un bon temps de parole. Tout, dans ce film est axé sur le propos. J'y ai mis très peu de lubrifiant visuel!» Présenté l'automne dernier aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal, L'encerclement, la démocratie dans les rets du néolibéralisme prendra l'affiche au Cinéma Parallèle en programme régulier le 27 février.

The Messenger : la violence de l'après-guerre

Le cinéma américain en aura pour un bon moment à explorer les conséquences de la guerre en Irak sur le plan humain. Pour The Messenger, son premier long métrage (présenté ici en compétition), Oren Moverman, coscénariste de I'm Not There, propose un portrait vibrant, dénué de toute complaisance, en s'attardant au parcours d'un jeune vétéran de retour au pays (Ben Foster). La nouvelle affectation de ce dernier: se présenter devant les familles pour leur annoncer la mort d'un proche en mission en Irak, ce qui le confronte directement à la violence du drame. Ben Foster livre ici une excellente performance, tout comme Woody Harrelson, l'interprète du vétéran avec qui le jeune soldat doit faire équipe. Dommage que l'auteur cinéaste se soit senti obligé d'inclure dans le récit une histoire d'amour au caractère improbable, mais il se dégage néanmoins de l'ensemble de véritables accents de vérité.

Everyone Else : vie de couple à proscrire

Il serait étonnant que la deuxième entrée allemande dans cette compétition fasse la moindre vague. Le deuxième long métrage de la réalisatrice Maren Ade (Der Wald vor lauter Bäumen) fait partie de ces films qui, à force de complaisance, se transforment rapidement en exercice factice. La première heure du film n'est pourtant pas vilaine. La dynamique particulière sur laquelle repose la vie de couple de deux jeunes professionnels est même parfois habilement décrite. Tout se gâte dans le deuxième acte alors que, à la faveur de vacances en Sardaigne, le couple tombe dans les pattes d'un autre couple d'amis. Le récit ne mène alors plus nulle part, d'autant plus que le spectateur n'éprouve aucune empathie pour les personnages.

Une compétition sans grand éclat

Presque à mi-parcours de la compétition, aucun des candidats ne s'est distingué de façon significative. Dans le Screen International, où un groupe de critiques internationaux accorde ses cotes d'appréciation, le film iranien About Elly (Asghar Farhadi) mène le bal pour l'instant (avec une cote assez faible de 2,6), suivi de très près par la charmante comédie dramatique uruguayenne Gigante (Adrian Biniez). Mammoth, le premier film en anglais du cinéaste suédois Lukas Moodysson, ne recueille qu'une maigre note de 0,9 (rappelons que le film a déclenché les passions); et Rage, le film assommant de Sally Potter, ferme la marche avec une cote de 0,8.