Le monde de Judy Moody est coloré et amusant. La vie comme de longues vacances. C'est dans cet esprit que la transposition à l'écran de ce monde né dans des livres s'est faite. Dans le plaisir. Ce qui n'exclut pas le travail! Rencontres animées.

«C'était agréable de jouer dans une histoire qui n'a rien de sombre. Un très bel été...», souriait Heather Graham lors de rencontres de presse tenues à Los Angeles, où elle s'adressait à quelques journalistes en compagnie de sa «nièce» -en tout cas, dans le film de John Schultz: la pétillante Jordana Beatty qui incarne Judy Moody dans The NOT Bummer Summer, première transposition à l'écran de l'univers créé par la romancière Megan McDonald.

Sur papier, Judy Moody, rouquine espiègle à la chevelure indomptable, est l'héroïne de neuf romans destinés aux 7 à 10 ans, traduits en 23 langues (dont le français) et vendus à 14 millions d'exemplaires à travers le monde. Il se trouve que, quand elle était en 3e année, la fille de la productrice Sarah Siegel Magness a eu l'un des romans de la série à lire.

«Je lisais parfois avec elle... et pour une fois, je ne m'ennuyais pas. C'était une lecture agréable pour elle et pour moi. Et puis, je voyais exactement comment ça pouvait se traduire à l'écran», racontait la productrice dont la compagnie, Smokewood Entertainment, qu'elle a fondée avec son mari, Gary Magness, privilégie «non pas les genres ou les publics, mais les histoires véhiculant des valeurs positives». Ce qui était le cas de leur projet précédent, Precious: Based on the Novel Push by Sapphire. Et ce qui est aussi le cas de Judy Moody and the NOT Bummer Summer -dans une tonalité plus joyeuse.

Côté écriture, les rênes ont été confiées à Megan McDonald, celle qui a créé le personnage et l'univers dans lequel il évolue. «Mais je n'avais jamais fait de scénarisation. J'ai donc travaillé avec Kathy Waugh, qui est une amie d'enfance et écrit pour la télévision depuis 20 ans. Heureusement parce que, seule, il n'y aurait eu que des dialogues -et pas d'action», rit la romancière.

Or, au final, il y a de l'action dans cette histoire «qui reprend des éléments des livres, mais les utilise aux fins d'une nouvelle aventure».

On sort donc Judy Moody de l'école et on la retrouve au moment des vacances d'été. Ces vacances qu'elle imagine les meilleures de sa vie. Sauf que ses deux best, Rocky et Amy, lui font faux bond. Elle reste derrière, en compagnie de son «deuxième meilleur ami» Frank et avec et son petit frère Stink. Premier choc. Suivi d'un second: ses parents doivent aller en Californie et les confient, Stink et elle, à tante Opal.

«Qui?», demande Judy, qui ne connaît pas cette parente. «Qui?», demanderont les fans, puisque le personnage n'existe pas dans les livres. Tante Opal. Une globe-trotteuse originale dont les valises sont comme un atelier d'artiste portatif. Bref, plutôt qu'être une gardienne, elle se fera complice de Judy quand celle-ci élaborera des défis plus farfelus les uns que les autres afin d'animer cet été amorcé sous de mauvais augures.

Avec, pour résultat, un pique-nique avec sandwichs à la crotte, une débâcle bleu vomi à bord des montagnes russes et autres délires. Dans le monde de Judy Moody, on ne craint pas les pieds de nez à la rectitude politique. Les enfants adorent.

Ce sont d'ailleurs ces scènes que la principale intéressée a préféré tourner: «Même si j'ai très peur dans les montagnes russes», admet Jordana Beatty, qui vient d'avoir 13 ans, est Australienne, est une habituée du petit écran (séries et publicités) et tient là son premier rôle important au grand écran. Il y avait aussi, pour elle, le bonheur d'incarner cette fille «qui a du cran, qui est indépendante, qui suit son instinct, qui est très créative et qui ne lâche jamais. En plus, elle est drôle et facile à aimer». Et, enfin, la joie de côtoyer Heather Graham.

Laquelle ne cache pas le plaisir qu'elle a eu à s'intégrer dans la bande d'enfants en vedette dans le film - «Être avec eux sur le plateau nous rappelle à quel point on était joyeux quand on a commencé dans le métier» - et à se glisser dans la peau de ce personnage éminemment original et clinquant qu'est celui de tante Opal: «Elle sait être heureuse partout où elle va et possède cette capacité à voir la beauté dans tout. J'essaie d'appliquer ça dans ma vie - mais j'ai un moins haut taux de réussite qu'elle», pouffe celle qui, à 41 ans, incarnera prochainement, dans Cherry, une ancienne star du porno devenue réalisatrice (oui, de films pornos).

Un destin qui pourrait être celui de l'inoubliable Rollergirl de Boogie Nights, n'est-ce pas? En présence de Judy, tante Opal a préféré ne pas s'attarder sur le sujet...

Les frais de voyage ont été payés par Maple Pictures.