C'est durant la semaine de relâche scolaire, du 1er au 9 mars, que le Festival international du film pour enfants élira domicile à Montréal. Une occasion en or pour les familles d'emmener leurs petits aux vues. La Presse en parle avec ses deux porte-parole: le réalisateur Éric Tessier et la comédienne Édith Cochrane.

Le réalisateur Éric Tessier (Sur le seuil, 5150, rue des Ormes), qui travaille actuellement sur la série dramatique O, à TVA, ne pensait jamais un jour présider le jury d'un festival de films pour enfants. C'est pourtant ce qu'il a accepté de faire cette année à l'invitation de la directrice du festival, Jo-Anne Blouin.

Il y a cinq ans, ce fana de thrillers et de films d'horreur, a eu un petit garçon. Il s'est naturellement intéressé à l'offre de divertissement pour les tout-petits. Le hasard a fait que, durant cette période, il a été sollicité pour réaliser le film Pee Wee 3D, sorti à la fin de 2012.

«À ce moment-là, je travaillais sur des projets "heavy", se rappelle-t-il. C'était comme une bouffée d'air frais pour moi de faire un film jeune public.»

Avec Pee Wee 3D: l'hiver qui a changé ma vie, le réalisateur a plongé dans l'univers des films jeunesse. «Il y a tout un réseau pour le film familial que j'ai découvert en promenant le film dans des festivals. Je me suis rendu compte qu'au Québec, il ne se fait presque rien pour les familles au cinéma. Contrairement à ce qui se fait en télé, par exemple.»

Même s'il travaille actuellement sur le scénario d'un nouveau thriller, Éric Tessier se promet de répéter l'expérience du film familial. «C'est dommage, parce que l'offre ici est presque juste américaine, déplore-t-il. On parle des salles de cinéma qui ne se remplissent pas. Mais il me semble qu'il faut commencer par intéresser les jeunes...»

Quelles sont les qualités d'un bon film familial? «Un bon film familial va avoir plusieurs niveaux de lecture, répond-il. Un film qui va plaire à la fois aux adultes et aux enfants. J'aime bien aussi les films capables d'aborder des sujets difficiles. Il ne faut pas s'autocensurer. J'aurai à l'oeil les films qui n'essaient pas de se «padder» dans un mélo...»

En même temps, insiste Éric Tessier, il faut qu'il y ait une lueur d'espoir. «Tu ne peux pas laisser les enfants dans une hécatombe ou une tragédie qui se termine dans un bain de sang. Ça, c'est pas cool. On a quand même une responsabilité. Il faut aussi que ce soit un plaisir pour eux d'aller voir un film.»

La marraine

La comédienne Édith Cochrane, que l'on a pu voir récemment dans les séries Unité 9 et Série noire, est la marraine du Festival. Elle aussi s'est intéressée au FIFEM lorsqu'elle a eu ses enfants. «Je me suis rendu compte à ce moment-là que c'était un événement important dans la vie culturelle montréalaise. Que ça répondait à un véritable besoin.»

C'est la qualité des films présentés au FIFEM qui retient son attention. «Je ne veux pas dénigrer ce qui est proposé, mais ça va vite, c'est surchargé, ça ne me tente pas toujours d'emmener mes enfants au cinéma. Je trouve qu'il y a une qualité dans les films présentés au FIFEM qui sont une solution de rechange intéressante aux Transformers de ce monde...»

La comédienne, qui a joué dans les films Noémie, le secret, Le journal d'Aurélie Laflamme et Pee Wee 3D, ainsi que dans les séries Dans une galaxie près de chez vous 2 et Kaboum, estime que les films du Festival abordent des thèmes universels, «qui nous montrent souvent des réalités différentes de celles que l'on connaît ici».

«Le fait de voir des films qui viennent d'un peu partout dans le monde (il y a même un film kurde!) enrichit beaucoup la perspective de nos enfants, croit-elle. Ça fait en sorte qu'ils se décentrent d'eux-mêmes, qu'ils soient plus ouverts sur le monde, donc plus enclins à respecter les autres, à leur tendre la main. Ces temps-ci, il me semble que c'est important...»

Pour la programmation détaillée et l'achat des billets en ligne: www.fifem.com

Sur le chemin de l'école, de Pascal Plisson

Ce documentaire (en compétition), filmé en Argentine, au Maroc, au Kenya et en Inde, fait le récit du trajet quotidien que font les écoliers pour se rendre à l'école de leur quartier ou de leur village. «C'est un film très touchant, nous dit Éric Tessier, qui a vu le film l'an dernier dans un festival en Allemagne.

Au cinéma Beaubien le 5 mars, à 15h30, et le 7 mars, à 15h15.

Bekas: Sur les traces de Superman, de Karzan Kader

Autre film en compétition réalisé par un jeune réalisateur kurde maintenant établi en Suède. Dans ce premier long métrage, Kader fait le récit de deux frères orphelins, qui rêvent de quitter l'Irak pour s'en aller vivre en Amérique

Au cinéma Beaubien le 5 mars, à 11h30, et le 7 mars, à 15h30.

La trilogie du Club des Crocodiles

C'est un classique du cinéma allemand. Les trois films adaptés du best-seller Vorstadtkrokodile racontent avec humour les aventures d'un groupe de huit adolescents.

Du 1er au 8 mars aux cinémas Beaubien et du Parc.

Antboy, d'Ask Hasselbalch

Le cinéaste danois fait le récit d'un petit garçon de 12 ans, piqué par une fourmi, qui se découvre des superpouvoirs. Le film est évidemment un clin d'oeil à Spiderman. La directrice du festival a eu la bonne idée d'inviter les jeunes spectateurs à revêtir leur costume de superhéros lors de la projection du 1er mars.

Tous les jours au cinéma Beaubien.

La série Attache ta tuque

C'est sur le point d'être un rituel, le FIFEM organise à nouveau des projections extérieures au parc Molson. Cette année, on pourra y voir La légende de Sarila de Nancy Florence Savard et Il était une fois les Boys, de Richard Goudreau. Des chocolats chauds et des cafés seront offerts gratuitement.

La légende de Sarila le 5 mars, à 18h; Il était une fois les Boys le 6 mars à 18h.

Les courts métrages

C'est une façon de voir plusieurs petits films de 3 à 12 minutes chacun, qui proviennent de plusieurs pays. Chaque projection permet de diffuser environ une dizaine de ces courts métrages de fiction ou d'animation. Vous pouvez choisir vos catégories d'âge: 5 ans, 8 ans, 10 ans.