Katniss a détruit l'arène des jeux à la fin de Catching Fire. Les Hunger Games n'existent plus en Panem. C'est le début d'un temps nouveau. Pas celui des fleurs et de la paix. Mais celui du sang et de la guerre. C'est Mockingjay - Part 1, premier des deux longs métrages de Francis Lawrence qui transportent au grand écran le dernier volet de la trilogie de Suzanne Collins.

«Elle est traumatisée, elle est blessée, vidée et nue, dépossédée de tout ce qu'elle connaît. Et elle se sent trahie. Elle est différente de la Katniss que l'on a connue jusqu'ici», indiquait Jennifer Lawrence lors de conférences de presse tenues à Londres et qui reprend, pour la troisième fois, le rôle de la Fille de feu - dont les flammes, dans les premières images du long métrage, sont étouffées par la douleur.

The Hunger Games: Mockingjay - Part 1 reprend là où Catching Fire s'était arrêté. Katniss est sauvée par les rebelles, de même que Finnick (Sam Claflin) et Beetee (Jeffrey Wright). Mais Peeta (Josh Hutcherson) est resté derrière. Il est maintenant aux mains du Capitole. Et ça, Katniss ne peut le supporter. «Au départ, Gale (Liam Hemsworth) est le seul à vraiment la comprendre, mais après les Jeux, Peeta et elle ont partagé tellement de choses absolument inimaginables pour ceux qui n'ont pas été dans l'arène qu'un lien très spécial s'est créé entre eux», poursuit l'actrice.

D'où la colère. Les cauchemars. Les autres, qu'elle rejette. Ces autres qui veulent en faire le visage de la rébellion. Le Mockingjay. Alors que, malgré la présence de sa mère, sa soeur et Gale, Katniss se sent seule et perdue dans le district 13. Car c'est là qu'elle reprend conscience. Là que les rebelles fomentent la révolution contre le Capitole et le président Snow (Donald Sutherland). Au coeur de ce district que tout Panem croyait avoir été détruit 75 ans auparavant. Dans les faits, il n'avait pas été complètement anéanti par les bombardements. Les survivants s'étaient réfugiés sous terre où ils ont créé une société militaire aujourd'hui menée d'une main de fer par la présidente Coin (Julianne Moore).

Cette dernière doute que Katniss, les ailes brisées, l'héroïne malgré elle, possède (toujours) ce qu'il faut pour embraser tous les districts. Mais Plutarch Heavensbee (Philip Seymour Hoffman, qui n'avait pas complètement terminé le tournage au moment de sa mort), Haut Juge des jeux devenu meneur parmi les rebelles du Capitole, croit en elle. Assisté d'Effie Trinket (Elizabeth Banks), qui fait ici un retour-surprise, et de Cressida (Natalie Dormer), une réalisatrice douée pour «formater» une image même à partir d'une personnalité récalcitrante, il va tenter de secouer Katniss. Qui va se retrouver au front. En enfer. Témoin des faits et gestes des forces armées du gouvernement. La destruction. Les morts. Réveil brutal.

La mort, fictive et réelle

Dans Mockingjay, donc, la mort n'est plus cantonnée à l'arène. «Oui, l'histoire est plus sombre... mais ce n'est pas comme si elle ne l'était pas dès le commencement», note Jennifer Lawrence. Francis Lawrence (ils n'ont pas de lien de parenté) affirme toutefois que son film n'est pas plus sombre que Catching Fire, qu'il a aussi réalisé: «C'est un reflet du contenu du roman, c'est une version honnête et réaliste de ce que traversent les personnages, de ce que les jeunes aiment parce qu'ils n'y sont pas pris de haut», fait le réalisateur pour qui le grand défi de l'aventure a été de tourner les parties 1 et 2 de Mockingjay en même temps, et de commencer le tournage alors que Catching Fire n'était pas complètement terminé. Et puis, il y a eu en cours de route la douleur du décès de Philip Seymour Hoffman - à qui le film est dédié.

«À mon sens, le récit que nous présentons ici est dans la prolongation directe de l'histoire que nous avons commencé à raconter dans Hunger Games», fait pour sa part la productrice Nina Jacobson. «Nous y suivons les conséquences naturelles de la violence, les conséquences des actes d'un gouvernement oppressif sur une société.»

Au sein de Panem, seul le district 13 a «échappé» à l'emprise du Capitole. Rasé dans le passé, le district où se trouvait une mine de graphite et qui possède des armes nucléaires a été reconstruit sous terre. Tout y est gris et sévère, des appartements aux uniformes. L'atmosphère y est à la claustrophobie. Tout y est précis, efficace. Militaire. «Le 13 et le Capitole sont comme les deux côtés d'un miroir», explique Francis Lawrence. Qui, pour l'apparence du district, s'est inspiré des installations nucléaires des années 60-70 et, pour les vêtements des habitants des lieux, des costumes et salopettes portés dans les sociétés communistes du milieu du siècle dernier.

Bref, qu'il soit plus sombre ou pas en contenu, Mockingjay l'est en contenant. À l'image de l'état d'esprit de Katniss.

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The Hunger Games: Mockingjay - Part 1 (Hunger Games: La révolte - Partie 1) prend l'affiche le 21 novembre.

Les frais de voyage ont été payés par Les films Séville.