L’automne est la saison idéale pour offrir des œuvres susceptibles d’attirer l’attention des professionnels en vue de la prochaine saison des récompenses. À cet égard, White Noise, de Noah Baumbach, lancera le bal à la Mostra de Venise le 31 août. Voici quelques autres prétendants.
Amsterdam
Dix ans après Silver Linings Playbook, qui avait valu l’Oscar de la meilleure actrice à Jennifer Lawrence, David O. Russell s’est inspiré d’une histoire véridique, survenue dans les années 1930, pour orchestrer Amsterdam, un thriller auquel une pléiade de vedettes donnent vie. Christian Bale, Margot Robbie et John David Washington incarnent un trio d’amis soupçonné de meurtre. Chris Rock, Anya Taylor-Joy, Zoe Saldaña, Mike Myers, Matthias Schoenaerts, Rami Malek et Robert De Niro font aussi partie de l’imposante distribution du nouvel opus d’un cinéaste qui, au cours de la dernière décennie, nous a offert American Hustle et Joy.
En salle le 7 octobre
Armageddon Time
Lancé au Festival de Cannes, où il était en lice pour la Palme d’or, Armageddon Time est le film le plus personnel de James Gray, un cinéaste qui, grâce à des longs métrages comme The Yards, Two Lovers et Ad Astra, s’est taillé au fil des ans une solide réputation. Mettant en vedette Anthony Hopkins, Anne Hathaway et le jeune Michael Banks Repeta, ce long métrage à teneur autobiographique relate le parcours d’un jeune garçon grandissant dans le quartier de Queens, à New York, à la fin des années 1970.
En salle le 11 novembre
Bardo (or False Chronicle of a Handful of Truths)
Alejandro González Iñárritu, deux fois lauréat de l’Oscar de la meilleure réalisation (Birdman et The Revenant), est retourné dans son pays d’origine pour tourner un long métrage entièrement mexicain, ce qu’il n’avait pas fait depuis Amores perros, qui l’a révélé en 2000. Dans cette « comédie nostalgique », sélectionnée en compétition officielle à la Mostra de Venise, Daniel Giménez-Cacho (La mauvaise éducation) incarne un journaliste et documentariste réputé qui, de retour chez lui, traverse une crise existentielle, à l’image de la société dans laquelle il vit. Le diffuseur Netflix compte bien positionner ce film aux Oscars, de la même manière qu’il l’a fait précédemment avec Roma (Alfonso Cuarón) et The Power of the Dog (Jane Campion).
Novembre (en salle et sur Netflix)
Blonde
Les rumeurs vont déjà bon train à propos de Blonde. Joyce Carol Oates, l’autrice du bouquin duquel le scénario est inspiré, a déclaré reconnaître parfaitement dans ce film d’Andrew Dominik (Killing Them Softly, This Much I Know to Be True) l’esprit de sa biographie fictionnalisée de la vie de Marilyn Monroe. Ana de Armas se glisse dans la peau de l’icône. Bobby Canavale (l’ex-athlète), Adrien Brody (le dramaturge) et Caspar Phillipson (le président) lui donnent notamment la réplique. Netflix, qui distribuera ce long métrage sur sa plateforme, est aussi aux aguets pour la prochaine saison des récompenses, d’autant que Blonde est en lice pour le Lion d’or à la Mostra de Venise.
Sur Netflix le 28 septembre
Empire of Light
Bientôt, au festival de Toronto, Sam Mendes dévoilera un film éminemment personnel, dont il a écrit seul le scénario, ayant pour cadre un cinéma dans une ville côtière anglaise au début des années 1980. Le grand homme de théâtre, qui a pris d’assaut le monde du cinéma en 1999 avec American Beauty, lauréat de cinq Oscars, revient ainsi à un cinéma plus intimiste après avoir réalisé deux James Bond (Skyfall et Spectre), ainsi qu’un ambitieux drame de guerre (1917). Olivia Colman, qui joue un personnage travaillant au cinéma Empire, est entourée de Colin Firth, Micheal Ward, Toby Jones et Tanya Moodie. Mendes nous offrira-t-il son propre Cinéma Paradiso ?
En salle le 9 décembre
The Fabelmans
N’ayant pas écrit lui-même de scénario depuis A.I. Artificial Intelligence, en 2001, Steven Spielberg a repris la plume pour écrire, en collaboration avec Tony Kushner (Angels in America, West Side Story), un film à caractère autobiographique, inspiré de ses années de jeunesse dans l’Arizona des années 1950 et 1960. Présenté bientôt en primeur mondiale au festival de Toronto, The Fabelmans est un projet auquel le réalisateur d’E.T. songe depuis longtemps. Autour de Gabriel LaBelle, choisi pour incarner Sammy, le garçon au centre de l’histoire, gravitent des personnages interprétés par Michelle Williams (la mère), Paul Dano (le père), Seth Rogen (l’oncle favori) et Julia Butters (la sœur). The Fabelmans est le 32e long métrage de Steven Spielberg, deux fois lauréat de l’Oscar de la meilleure réalisation (Schindler’s List, Saving Private Ryan).
En salle le 23 novembre
Les nuits de Mashhad
Primé au Festival de Cannes grâce à l’interprétation de l’actrice Zar Amir-Ebrahimi, qui joue une journaliste de Téhéran, ce drame ne représentera assurément pas l’Iran dans la prochaine course aux Oscars, mais pourrait en revanche être choisi par le Danemark, pays où il a été produit. Tourné en Jordanie par le cinéaste iranien Ali Abbasi, Les nuits de Mashhad fait écho à une véritable affaire survenue au début du nouveau millénaire au pays des mollahs, alors qu’un tueur en série a assassiné une quinzaine de prostituées. Au-delà de l’enquête journalistique, ce film apparemment très intense dépeint aussi au passage le statut de la femme en Iran.
En salle le 4 novembre
Pinocchio
Matteo Garrone a proposé sa vision en 2020, et une nouvelle version disneyenne sera offerte au cours des prochains jours. Tout juste avant la fin de l’année, le célèbre conte de Carlo Collodi entrera également dans l’univers plus sombre de Guillermo del Toro à la faveur d’un long métrage d’animation. Le réalisateur de The Shape of Water, lauréat de quatre Oscars en 2018 (dont meilleur film et meilleure réalisation), a d’ailleurs donné récemment un avant-goût de son approche au festival du film d’animation d’Annecy. Ewan McGregor, Cate Blanchett, Tilda Swinton, Christoph Waltz, John Turturro et Ron Perlman prêtent leur voix aux personnages. Le diffuseur en ligne Netflix prévoit sortir cette production dans quelques salles en novembre et le déposer sur sa plateforme au mois de décembre.
TÁR
Totalement absent de la sphère publique depuis la réalisation de deux films marquants, In the Bedroom et Little Children, Todd Field est de retour, 16 ans plus tard, avec un long métrage dont la bande-annonce est pour le moins intrigante. Peu de choses ont été révélées à propos de l’histoire, à part le fait que Cate Blanchett se glisse dans la peau de la première femme à diriger un orchestre allemand important. Noémie Merlant, Vincent Riotta, Mark Strong et Julian Glover figurent au nombre des interprètes de ce film dont la trame musicale est signée Hildur Guðnadóttir. La compositrice islandaise s’est déjà distinguée grâce à Sicario (Denis Villeneuve), et à la série Chernobyl, et a remporté un Oscar grâce à Joker (Todd Phillips). TÁR commencera sa carrière à la Mostra de Venise, où il est en lice pour le Lion d’or.
En salle le 7 octobre
The Son (Le fils)
Après The Father (Le père), qui lui a valu l’Oscar de la meilleure adaptation (et celui du meilleur acteur à Anthony Hopkins), le dramaturge français Florian Zeller porte lui-même à l’écran une adaptation en anglais du Fils, dernière pièce de sa trilogie théâtrale. Dans The Son, dont la première mondiale aura lieu à la Mostra de Venise au cours des prochains jours, Hugh Jackman reprend le rôle créé à la scène en 2018 par Yvan Attal en se glissant dans la peau d’un père tentant de redonner le goût de vivre à son fils dépressif. Laura Dern (l’ancienne épouse), Vanessa Kirby (la nouvelle femme) et Zen McGrath (l’ado) se font valoir dans un long métrage où participe aussi Anthony Hopkins.
En salle le 18 novembre