Tout comme la Mini Cooper S, la Colt CZT fait appel à la magie de la suralimentation par turbocompresseur. Elle dissimule sous son capot une mécanique spécifique dotée du système de distribution variable MIVEC et d'une suralimentation avec échangeur de température.

Moteur pétillant

Tout comme la Mini Cooper S, la Colt CZT fait appel à la magie de la suralimentation par turbocompresseur. Elle dissimule sous son capot une mécanique spécifique dotée du système de distribution variable MIVEC et d'une suralimentation avec échangeur de température.

Le tout promet 150 chevaux et 155 livres-pied de couple. Pour faire passer le tout aux roues avant motrices, Mitsubishi fait appel à une boîte à cinq rapports Getrag, la seule offerte. De quoi passer de 0 à 100 km/h en à peine plus de 8 secondes et atteindre une vitesse de pointe de 210 km/h. À l'usage, on apprécie cette mécanique, bien qu'elle soit un peu trop linéaire pour être vraiment emballante. Les rapports sont bien étagés mais accrochent un peu et, sur les voies rapides, on s'étonne parfois de rechercher ce sixième rapport qui n'existe pas. Dommage, car cela aurait eu une incidence favorable sur le niveau de bruit à l'intérieur de l'auto et sur la consommation, un brin élevée dans un véhicule de cette catégorie.

La bonne volonté de la mécanique chahute d'ailleurs quelque peu le train avant, et le volant fait facilement remonter des effets de couple qui ne sont rien d'autre, en fait, que des réactions parasites.

Vive, agile et amusante sur de courtes distances, la Colt l'est moins si l'envie vous prend de quitter la ville. Pourtant, son moteur l'y autorise sans peine. Dans la version CZT, pas la peine de rétrograder pour doubler: les dépassements sont tranchants. Les accélérations le sont tout autant. Elle affiche aussi un comportement sûr, surveillé par un correcteur de stabilité électronique dont les interventions discrètes ne nuisent par au tempérament sportif de l'auto.

Alors, où est le problème? Dans la trop grande rigueur des suspensions? Un peu; mais si la chaussée est correcte, il n'y a pas lieu de s'en formaliser. En revanche, le niveau sonore est élevé et le bourdonnement de l'échappement finit par tomber sur les nerfs.

Dommage, car cette acoustique «sportive» va de pair avec un comportement routier latin. En effet, la Colt ne se conduit pas, elle se pilote. Les carrefours giratoires se transforment en courbes de circuit, les petites routes en épreuves chronométrées: c'est jubilatoire et un rien singulier, pour un véhicule voué à une carrière de seconde voiture familiale. Plus étonnant encore, le côté balourd de la direction à vitesse de croisière rassure; la maîtrise des mouvements de caisse tout autant. La Colt CZT amuse presque autant qu'une Mini Cooper S.

Cette Colt va-t-elle relancer la marque japonaise? Aux yeux des consommateurs québécois, sans l'ombre d'un doute. Elle a tout pour plaire: son atmosphère zen, sa ligne élancée, ses accents sportifs et latins. On demande toutefois à voir l'addition avant de commander.

Cette Colt, si elle devait être commercialisée telle quelle, ne ferait qu'une bouchée des «pseudo sportives» de sa catégorie, et pourrait même chatouiller l'orgueil des propriétaires de Mini. Ce qui n'est pas peu dire.

Le lancement en Amérique du Nord du dernier modèle de Colt a été retardé pendant plus de trois ans. La voici quand même, cette cinquième génération de Colt, que le distributeur canadien souhaite offrir à prix raisonnable. Pour le moment, on planche sur différents scénarios. Il faut savoir qu'en Europe, la Colt est proposée en modèles cinq portes, trois portes et coupé-cabriolet. Cette version a sans doute peu de chances de traverser l'Atlantique (la Colt est assemblée au Pays-Bas et non au Japon).

Pour tester son marché cible, Mitsubishi tend les clés de certaines versions à la presse spécialisée canadienne, dont une baptisée CZT. Cette Colt gonflée aux stéroïdes veut, à la manière d'une Mini Cooper, se placer dans le segment des petites voitures à la mode.

D'ailleurs, forte de son image sportive forgée par de nombreux succès en rallye, Mitsubishi n'y va pas avec le dos de la cuillère. Reconnaissable à son discret béquet arrière, à ses belles jantes de 16 pouces chaussées de gommes performantes et à sa mécanique spécifique, cette Colt un peu spéciale entend démontrer que son identité est loin d'être usurpée.

Cette Colt trois portes est plus courte (-5 mm) et plus basse (-5 mm) qu'une Toyota Yaris, mais repose sur un empattement un peu plus long (2500 mm contre 3460 mm). À l'oeil, ce n'est pas désagréable du tout. Plus que son arrière haut et tronqué, c'est la partie avant qui étonne le plus, avec son immense pare-brise qui donne l'impression de prolonger le capot.

La Colt affiche un habitacle joliment dessiné, enjolivé de quelques coquetteries comme ces plastiques translucides sur la console centrale. Cela fait sourire, certes, mais ne parvient pas à masquer pour autant la texture bon marché des matériaux et la finition légère par endroits.

On regrette également le peu de rangement à bord, la pauvreté du bloc d'instruments qui compte un minimum de voyants, de même que la maigre protection contre les rayons du soleil de l'écran de l'ordinateur de bord, campé au sommet de la planche de bord. Tout cela manque d'astuce et de raffinement pour vraiment séduire.

À l'avant, rien à redire: la position de conduite conviendra à la plupart des gens, malgré une colonne de direction réglable uniquement en hauteur. Les baquets, admirablement bien sculptés, offrent un confort étonnant et un maintien extraordinaire. On se désole par contre qu'il faille les régler de nouveau chaque fois qu'on fait monter quelqu'un à l'arrière.

Un bon point aussi pour la banquette arrière, qui coulisse sur 15 cm, ce qui permet de privilégier tantôt le volume du coffre (celui-ci peut varier de 268 à 330 litres), tantôt celui réservé aux passagers à l'arrière. Ceux-ci apprécieront donc un espace pour les jambes très satisfaisant, mais ils regretteront une garde au toit un peu juste pour des adultes. Naturellement, une fois la banquette en place, le volume du coffre suffit pour une épicerie de deux jours.