On se croirait en Californie. En plein centre de la petite ville de Saint-Benoît-Labre, tout près de Saint-Georges de Beauce, il y a un atelier de hot-rods digne de figurer dans le paysage du sud-ouest américain. Nichée dans une ancienne usine de portes et fenêtres, Oze Rod Shop construit annuellement plus d'une soixantaine de répliques de Ford des années 30 à 40.

On se croirait en Californie. En plein centre de la petite ville de Saint-Benoît-Labre, tout près de Saint-Georges de Beauce, il y a un atelier de hot-rods digne de figurer dans le paysage du sud-ouest américain. Nichée dans une ancienne usine de portes et fenêtres, Oze Rod Shop construit annuellement plus d'une soixantaine de répliques de Ford des années 30 à 40.

Le hot-rodding a vu le jour après la Deuxième Guerre mondiale alors que les jeunes Américains, surtout ceux de Californie, recyclaient déjà de vieilles bagnoles abandonnées, surtout des Ford Model T, en leur installant un moteur V8 plus puissant, en leur enlevant les grandes ailes et en leur abaissant la carrosserie. On y montait également des pneus plus grands. Il n'en fallut pas plus pour que se tiennent les premières courses d'accélération (drag racing) sur les pistes d'aéroports militaires bien souvent désaffectés.

Un passe-temps perfectionné

Aujourd'hui, le hot-rodding est devenu un véritable passe-temps automobile (des plus perfectionnés) en Amérique avec de nombreux rassemblements, des événements importants et des expositions spectaculaires. Malheureusement, les vieilles carrosseries, surtout celles des années 30, se font de plus en plus rares. Une industrie de la reproduction en fibre de verre, dont Oze fait partie, a donc vu le jour avec les années.

Oze a vu le jour il y a un peu plus de cinq ans. Reno Gagnon, carrossier de métier, a décidé de reproduire une Ford de 1937, mais redessinée selon ses propres plans. Reno a toujours été un mordu du hot-rodding. Il a d'ailleurs construit son premier rod à 14 ans. «Un Doctor Coupe Ford Model T 1927», souligne-t-il avec fierté. Reno avoue qu'il fait partie de cette «folie de l'auto» qui va si bien avec les Beaucerons. Avant de s'attaquer au projet des repro-rods, il avait même construit des répliques de carrosserie de Chevrolet 1937 pour les équipes de course en classe modifiée sur terre battue.

Avec le temps, il s'est mis à faire des autos pour certains clients américains. La demande s'est accentuée au point où il s'est vu dans l'obligation de changer d'atelier pour un autre plus grand. Dernièrement, il a déniché cette ancienne usine de portes et fenêtres avec 21 800 pieds carrés. Il emploie de six à dix personnes, selon les commandes. Reno Gagnon s'occupe du design et de la production des véhicules, c'est son fils Steven (âgé d'une vingtaine d'années) qui voit à la vente et à la gestion.

Comme la plupart des jeunes de son âge, Steven a vécu l'engouement pour les petites voitures importées et le tuning Mais il y voit un certain déclin. Et son père lui a lentement transmis la passion des hot-rods. Avec Steven, l'entreprise a connu un certain essor et il prévoit augmenter la capacité de production jusqu'à une centaine de voitures par année. D'ailleurs, la majeure partie de la clientèle de Oze se trouve aux États-Unis.

Nul n'est prophète en son pays

Le Québec n'est qu'à ses débuts dans le hot-rodding. Un beau rod peut coûter très cher à construire (plus de 100 000$). C'est pourquoi Oze vient de lancer un kit appelé Crazy Horse. Il s'agit d'une réplique d'une Ford 1936 (ou presque) sans ailes mais avec châssis de base. L'acheteur doit lui greffer la mécanique et en finir l'intérieur et la peinture en plus d'y ajouter un pare-brise. Oze vend cet ensemble 8795 $, mais propose également tous les accessoires pour terminer ce rod sauf le moteur, la transmission et les composantes électriques.

Le Crazy Horse s'inscrit dans la dernière mode des Rat Rod, une voiture très dénudée comme il y en avait au début du mouvement. Avec le Crazy Horse, Reno et Steven veulent faire mieux connaître le hot-rodding aux Québécois. Reno Gagnon y voit un marché potentiel, surtout dans la région de Montréal.

Pour le moment, la majeure partie de sa clientèle se trouve dans le centre est des États-Unis, en Californie et même en Arabie Saoudite.

Lors de notre passage à Saint-Benoît, il y avait au moins une dizaine de voitures en construction (le fait de produire des «kit cars» n'oblige pas Oze à faire certifier ses autos) et il y en avait même une complète qu'un client new-yorkais avait confié à l'entreprise pour de petites retouches.

Pour en savoir plus: www.ozerodshop.net