Le policier est lui aussi au volant d'une Impala 2007, équipée du même moteur qui lui fournit le même nombre de chevaux. L'idée de le semer vous trotte dans la tête. Après tout, vous avez tous les deux la même voiture et vous profitez d'une longueur d'avance...

Le policier est lui aussi au volant d'une Impala 2007, équipée du même moteur qui lui fournit le même nombre de chevaux. L'idée de le semer vous trotte dans la tête. Après tout, vous avez tous les deux la même voiture et vous profitez d'une longueur d'avance...

Mauvaise idée: à bord de votre Impala, vous ne pouvez pas dépasser la vitesse maximale que le fabricant a inscrite dans son ordinateur, lequel limite le nombre de tours-minute du moteur. L'Impala du policier n'a pas cette limite. L'agent conduit une voiture munie de l'«ensemble police» (appelé en anglais «Police Pack» ou «Police Interceptor»).

Tous les véhicules identifiés du Service de police de la Ville de Montréal, des GM ou des Ford, ont cette caractéristique (Chrysler propose une Charger avec moteur V6 ou V8, mais le SPVM n'en possède aucune, estimant que le coffre arrière n'est pas suffisamment vaste pour contenir tout le matériel de deux patrouilleurs). En plus de ne pas être limitées au plan de la vitesse, ces voitures ont des amortisseurs plus rigides (ce qui assure une meilleure tenue de route), des freins plus gros et plus performants, ainsi qu'un système de refroidissement à haut rendement.

Durant des essais rigoureux, la police de l'État du Michigan et le bureau du shérif du comté de Los Angeles, en Californie, évaluent les «ensembles police» qui leur sont soumis par les constructeurs et leur attribuent une note. «Les véhicules passent ou ne passent pas l'inspection», précise Jean-Louis Longpré, directeur du parc automobile du Service de police de la Ville de Montréal.

Présentement, la Chevrolet «police» est disponible avec V6 ou V8, tandis que la Ford Crown Victoria n'est livrable qu'avec un V8 de 4,6 litres et 220 ch. Selon M. Longpré, le moteur de la Ford est beaucoup plus gourmand en essence que le V6 de General Motors. Toutes les Chevrolet du SPVM ont un V6.

La durée de vie d'un véhicule identifié du SPVM est d'environ 48 mois, soit de 125 000 km à 150 000 km. Chaque année, le service remplace de 18% à 19% de son parc automobile identifié. Les véhicules des services d'enquête ont une durée de vie supérieure puisque, contrairement aux voitures de patrouille, ils ne sont pas toujours en service.

«Pour chaque heure durant laquelle le moteur d'une voiture de patrouille tourne au ralenti, il faut ajouter 55 km d'usure qui ne sont pas inscrits au compteur. Une auto de police de 150 000 km a en réalité 360 000 km», explique M. Longpré.

Le SPVM tente de garder une moitié de véhicules GM et l'autre moitié de Ford. Ainsi, advenant un rappel majeur, il ne manquera pas de voitures.

Ces autos ne sont pas les seuls véhicules des policiers. Les superviseurs et les équipes techniques possèdent des fourgonnettes à cause de l'équipement qu'ils doivent transporter. Le SPVM possède aussi des camionnettes, des fourgons cellulaires et deux petites voitures électriques Bombardier utilisées surtout lors de festivals, dans le Vieux-Port, et à l'occasion de présentations.

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les véhicules de police des années 70 n'étaient pas meilleurs ni plus puissants que ceux d'aujourd'hui. Ce serait même le contraire aux plans du moteur, de la suspension, de la tenue de route, des freins et de la direction. «À cette époque, on parlait de moteurs 'boostés'; aujourd'hui, on parle plutôt d'un véhicule qui n'est pas limité», précise M. Longpré.

Afin de protéger les policiers des détenus qu'ils transportent, le SPVM installe depuis le début des années 80, dans ses voitures de patrouille, des cloisons vitrées entre les banquettes avant et arrière.

Le SPVM possède 1131 véhicules, dont 521 identifiés aux couleurs du Service.