«La baisse de consommation de 400 000 barils par jour (en 2006, NDLR), dans les pays de l'OCDE, la plus forte depuis 20 ans, souligne l'impact de la hausse des prix du pétrole», rappelle la compagnie pétrolière BP dans l'un de ses derniers rapports, paru en juin. Chez nous, la baisse de la consommation d'essence n'est pourtant pas flagrante.

«La baisse de consommation de 400 000 barils par jour (en 2006, NDLR), dans les pays de l'OCDE, la plus forte depuis 20 ans, souligne l'impact de la hausse des prix du pétrole», rappelle la compagnie pétrolière BP dans l'un de ses derniers rapports, paru en juin. Chez nous, la baisse de la consommation d'essence n'est pourtant pas flagrante.

Si plusieurs études montrent que certaines provinces ont réduit récemment leur consommation, la consommation d'essence a progressé de 14,4% à l'échelle nationale entre 1995 et 2005 selon Statistique Canada. Elle aurait même augmenté l'an dernier malgré la hausse des prix à la pompe. Certaines provinces sont, par habitant, plus gourmandes que d'autres. Ainsi, toujours selon Statistique Canada, lorsqu'un Québécois consomme environ 1300 litres d'essence par an, son voisin de l'Ontario en utilise 200 litres de plus. Les automobilistes de l'Alberta consomment pour leur part plus de 2100 litres par an. La palme revient au Yukon avec un peu plus de 3000 litres. Les Canadiens consomment également 16,5 milliards de litres de gas-oil par an.

Le Canada consomme autant que l'Afrique

Il reste qu'en comparaison du reste de la planète, nous consommons vraiment beaucoup de pétrole. Au Canada, en 2006, nous avons consommé 2222 milliers de barils par jour (un baril de pétrole compte 159 litres). Les Français, qui sont 63 millions, n'ont consommé que 1952 milliers de barils par jour et les Britanniques 1781 milliers de barils. Des chiffres à prendre avec des pincettes, car les comparaisons ne sont pas toujours aisées.

Il reste que depuis déjà trois décennies, pour des raisons économiques, l'Europe a opté pour des voitures peu énergivores. Qui se souvient encore de l'AX 11 de Citroën, cette petite auto à la tôle en «papier mâché» qui ne consommait que 3,9 litres à 90 km/h en 1986!

En fait, pour se rendre compte à quel point nous aimons le pétrole, le Canada en dépense presque autant chaque année que toute l'Afrique réunie. Mais surtout notre consommation augmente, alors qu'elle reste stable en Europe.

Quand la contrebande s'en mêle

Le type de consommation pétrolière varie beaucoup d'un pays à l'autre. Comme le rappellent les auteurs du site Générations futures: «La Suisse dispose d'un grand parc de voitures essence, alors que la France possède pratiquement autant de voitures diesel que de voitures essence».

Dans nombre de pays du tiers-monde, il est très difficile de mesurer la consommation d'essence puisqu'une grande partie provient de la contrebande.

Par la force des choses, les grands pays pétroliers comme l'Iran modèrent eux aussi leur consommation d'essence, plus pour des raisons économiques que par souci de l'environnement. En Iran, le litre d'essence coûte 12 cents.

Depuis ce printemps, le Parlement iranien a rationné la consommation à 100 litres d'essence par personne par mois. Selon le site Caucaz.com, au delà, l'automobiliste iranien doit payer 50 cents le litre. La production iranienne de pétrole est de 3,5 millions de barils par jour, alors que la consommation ne cesse d'augmenter. C'est pourquoi Téhéran a donc décidé de plafonner cette consommation à un million de barils par jour.