La M3, l'hypersportive de BMW, n'a plus besoin de présentation. Sauf que la nouvelle version de ce coupé pur sang a subi tellement de transformations, certaines très importantes, que l'on a maintenant affaire à une toute nouvelle voiture. Car la M3, qui se décline en coupé et cabriolet, a désormais droit à une version berline.

Ces trois versions sont animées par un V8 grognon qui réussit à produire beaucoup de oumph! Et, accessoirement, 414 chevaux. À 8300 tours-minute, ce qui, il faut l'avouer, est un peu élevé. Car rarement peut-on, en toute légalité, pousser une mécanique jusque-là. Des six rapports de la boîte manuelle, force est d'admettre que les trois premiers sont les seuls qui vont s'approcher de la mince ligne rouge, elle-même fixée à 8400 tr/min par les ingénieurs de la division M de BMW. Il sera intéressant de voir comment se comportera la boîte séquentielle à double embrayage lorsqu'elle sera incorporée à ce véhicule, probablement d'ici l'an prochain.

Le message envoyé par le constructeur allemand, en installant ce V8 sous le capot d'une berline à quatre portes, est qu'il est possible de conduire une telle voiture sur une base quotidienne. Bref, de jumeler une puissance exubérante à un usage de tous les jours.

Et ça semble coller. La nervosité explosive du six-cylindres de la M3 de la génération précédente est remplacée par le grondement impatient, mais combien plus doux, du V8 de 4 litres qui fait son apparition cette année. V8 qui, malheureusement, a aussi le défaut d'être plus énergivore. Étant donné la puissance accrue de 25%, c'est évidemment loin d'être surprenant.

La M3 est, en théorie, une version révisée à la sauce performance de la série 3. En pratique, c'est aussi vrai. Après tout, plus de 80% des composantes de la première sont empruntées à la seconde. Même si votre oeil de lynx vous assure du contraire.

Car, de l'extérieur, seulement trois petits détails sont identiques d'une voiture à l'autre: les portières, la forme des phares et le coffre. Pour le reste, tout est modifié. Une grande partie de ces modifications vise à alléger le véhicule, une autre façon d'en accroître la performance sans devoir nécessairement opter pour plus de puissance.

Le résultat se fait surtout sentir au volant de la berline ou du coupé, car le cabriolet, qui reprend le toit rigide escamotable de la 335i, souffre manifestement d'embonpoint par rapport aux deux autres. Le chrono au 0-100 km/h en témoigne d'ailleurs un peu, les deux M3 à toit fixe faisant beaucoup mieux à cet égard.

Il n'y d'ailleurs pas que là que ça se ressent. Ainsi, la tenue de route de la berline m3 est particulièrement relevée: bonne adhérence, pas particulièrement survireuse (malgré les roues motrices à l'arrière) et un freinage très sec. Le cabriolet ne s'en tire pas tout à fait aussi bien, même s'il demeure très amusant à conduire.

Dans tous les cas, l'électronique joue un grand rôle dans le comportement routier de ce modèle puisqu'on peut en régler les différentes aides à la conduite afin d'obtenir, au besoin, plus de puissance, plus de fermeté ou, au contraire, plus de souplesse et de douceur.

Confort exceptionnel

À l'intérieur, le confort des places avant est exceptionnel: bonne position de conduite, visibilité irréprochable, ergonomie éprouvée. Du BMW au sommet de son art, à condition d'aimer le gros bouton métallique de la console multimédia iDrive.

Étrangement, seule la climatisation est un peu laissée pour compte - elle peine à aérer adéquatement l'ensemble de l'habitacle. Détail, bien sûr, mais agaçant néanmoins.

À l'arrière, grâce à l'ajout des portières, la banquette est réellement utilisable, une rareté pour une sportive de ce calibre. Le dégagement est suffisant pour recevoir enfants et adultes (pas trop grands, toutefois).

Mais un conseil: si vous installez un siège pour enfant à l'arrière de la M3, vous pourriez provoquer une dépendance prématurée aux montagnes russes chez votre plus jeune!