L'investisseur Ray Lane, qui fait une fortune depuis huit ans en investissant du capital-risque dans des technologies énergétiques vertes, avait un message à rebrousse-poil en tant que conférencier d'honneur au congrès de la Société des ingénieurs automobiles, à Detroit.

Les ingénieurs automobiles perdent leur temps avec plein de babioles qui n'ont pas affaire dans les priorités de l'industrie automobile, affirme-t-il. Au lieu de se préoccuper de la température des fesses des automobilistes, le secteur automobile devrait penser au réchauffement planétaire et être obsédé 24 heures sur 24 par deux questions de vie ou de mort: réduire la consommation d'essence et les rejets polluants.

«Pourquoi vos groupes se sont-ils concentrés sur les dégivreurs de rétroviseurs et les sièges chauffants? Pourquoi faire de la R-D pour découvrir de nouvelles couleurs? Ces affaires-là ne sont pas les priorités de l'industrie et je vous garantis qu'elles ne seront pas les priorités de la génération d'acheteurs de la prochaine décennie», a dit Ray Lane, qui est partenaire à la firme de capital-risque Kleiner Perkins Caufield & Byers, de Menlo Park, en Californie.

Il a raison quand il dit que les constructeurs automobiles flambent des fortunes dans de la recherche stupide sur des gadgets inutiles. Sauf qu'il aurait probablement choisi un autre exemple s'il n'habitait pas la Californie. Viens donc faire un tour au Québec à la mi-janvier, mon Ray, et viens poser tes fesses sur ton siège d'auto quand le Nordet souffle depuis deux jours et qu'il fait - 20. Et tu nous diras si tu trouves encore qu'un chauffe-derrière n'est pas prioritaire.