Le constructeur automobile allemand Porsche sauvera son bilan d'émissions de CO2, que l'Union européenne veut limiter, grâce au rachat de Volkswagen, a estimé le commissaire européen à l'Industrie, Günter Verheugen, dans un entretien diffusé mardi.

«Porsche est tiré d'affaires à partir du moment où émerge la holding avec Volkswagen», affirme M. Verheugen dans cet entretien au magazine allemand Capital à paraître jeudi et consultable sur internet.

 

«La Polo pourrait donc contrebalancer la Porsche 911», a-t-il ajouté, faisant référence au petit modèle de citadine de Volkswagen et au bolide de Porsche.

La Commission européenne élabore actuellement un projet de réduction des émissions de dioxyde de carbone pour les véhicules à 120 grammes par kilomètre. En cas de dépassement, un barème d'amendes pourrait être adopté. Mais celui-ci pourrait être calculé à l'échelle d'un groupe, et non véhicule par véhicule.

Déjà premier actionnaire de Volkswagen, Porsche a annoncé début mars vouloir en prendre le contrôle complet dans les semaines à venir.

Il se mettrait ainsi à l'abri d'amendes potentiellement très élevées, au contraire des spécialistes des berlines comme Daimler (Mercedes) ou BMW. Le projet européen suscite d'ailleurs de vives critiques en Allemagne, accusé de favoriser les petites citadines françaises ou italiennes aux dépens des voitures haut-de-gamme allemandes.

Le but du projet doit être «de conserver toute la palette des produits dans l'Union européenne», a ainsi rappelé M. Verheugen, de nationalité allemande.

Il a également manifesté son opposition à l'idée de «compte énergie» personnel pour chaque citoyen de l'Union. «Sinon nous pourrions tous rouler en Trabant», référence à la voiture de l'ex-RDA, a-t-il lancé au magazine Capital.