L'ex-comédienne québécoise Geneviève Sabourin, accusée de harcèlement par l'acteur américain Alec Baldwin, a été condamnée mercredi à New York à 30 jours de détention pour outrage à magistrat, selon son avocat.

Geneviève Sabourin, qu'Alec Baldwin avait rencontrée pour la première fois en 2000 dans un restaurant de Montréal, a mis le juge Robert Mandelbaum en colère mardi en interrompant sans cesse les témoins lors d'une audience devant un tribunal de New York.

S'exprimant à la barre durant deux heures, Alec Baldwin, qui connaît actuellement un grand succès aux États-Unis avec la série «30 Rock», a dû essuyer les moqueries de l'ex-comédienne, celle-ci le qualifiant de «menteur», pouffant de rire et secouant la tête.

Mercredi, l'ex-actrice, qui s'est à son tour exprimée devant le tribunal de l'État de New York, a encore attiré l'attention sur elle, soufflant sans cesse, gesticulant et montrant des signes d'impatience.

Vêtue d'une jupe en soie couleur pêche et flanquée de trois officiers de police féminins, la Québécoise a lancé, la voix faussement mielleuse, en prêtant serment : «Oh oui, je jure de tout mon coeur» de dire la vérité.

Dans son témoignage, qui a duré plus de trois heures, Geneviève Sabourin, parfois en larmes, a nié avoir harcelé Alec Baldwin. Au contraire, elle a expliqué que lors de leur rencontre à Montréal en 2000, ce dernier lui avait glissé ses coordonnées par-dessous la table, mais elle ne l'avait pas rappelé, car il était à l'époque marié avec l'actrice Kim Basinger.

Elle a précisé l'avoir ensuite revu plusieurs fois pour le film «Pluto Nash» sorti en 2002, sur lequel elle travaillait comme agent.

«Il était très chaleureux, il flirtait beaucoup avec moi, mais il était complètement marié donc je ne l'ai pas rappelé», a-t-elle dit au tribunal.

Elle a également nié avoir eu une relation avec le producteur Marty Bregman. Mardi, Alec Baldwin avait affirmé qu'il avait accepté de dîner avec elle en 2010 uniquement pour rendre «service» à son ami Marty, dont elle était la maîtresse selon lui depuis plusieurs années.

Ennuyeuse, mais pas agressive

Bregman a refusé de témoigner dans cette affaire.

Geneviève Sabourin a ajouté que Bregman avait donné son numéro de téléphone à Baldwin en 2010, et que c'était lui qui l'avait appelée, lui disant qu'il trouvait son accent sexy ou encore qu'il avait regardé son profil Facebook.

Interrogée par son avocat sur le fait de savoir si Baldwin semblait intéressé par elle à ce moment-là, elle a répondu : «Oh oui». L'ex-actrice a assuré qu'il avait commencé à l'appeler tous les jours jusqu'à ce que les coups de fil deviennent de plus en plus personnels.

Geneviève Sabourin a indiqué s'être rendue à New York en 2010 uniquement pour voir Alec Baldwin, qui avait promis de l'emmener dîner avec l'acteur Richard Gere et son épouse.

Tous deux ont alors vécu «une nuit incroyablement romantique et mémorable». «Nous étions complètement sur la même longueur d'onde : nous étions tous les deux en quête d'une histoire sérieuse», a-t-elle insisté.

Elle a raconté qu'ils avaient roulé autour de Central Park puis de Times Square, décrivant cette soirée comme «un rendez-vous amoureux fantastique, avec un homme célibataire qui veut se marier et avoir des enfants».

La veille, Alec Baldwin avait assuré ne pas avoir eu de relation sexuelle avec elle, mais reconnu l'avoir raccompagnée à son hôtel ce soir-là.

«Ce gars sait quoi dire. Il gagne des millions de dollars en séduisant les femmes sur grand écran. C'est un séducteur professionnel, le meilleur du monde», a encore dit Geneviève Sabourin.

«Suis-je naïve ou stupide? Je ne sais pas. Vous pouvez vous moquer de moi tant que vous voulez, mais j'avais confiance en lui. (...) Je lui ai donné mon coeur, mon corps et mon âme. Je l'aimais et je tiens beaucoup à lui», a-t-elle repris.

L'acteur, qui accuse Sabourin de harcèlement et la qualifie de «dangereuse», a porté plainte contre elle en avril 2012.

«Je suis peut-être ennuyeuse, mais je ne suis pas agressive», a-t-elle plaidé en sa faveur.