Emmanuel Bilodeau termine cet hiver la tournée de son premier spectacle solo, One Manu Show. Sa dernière représentation est prévue en mai au Petit Outremont, à Montréal. Parallèlement, l'humoriste-acteur est aussi porte-parole des Rendez-vous de la Francophonie cette année.

Les acteurs humoristes?

POUR

«Tellement! Normand D'Amour me textait hier et me disait: "Je veux aller voir ton show, mais je vais payer pour mes billets." Je lui ai répondu: "Ça me fait plaisir que tu payes pour tes billets!" [rires] Mais lui, entre autres, il est vraiment drôle et je trouve qu'il devrait faire de l'humour. Antoine Bertrand a déjà essayé, il a trouvé ça dur, mais il a un talent incroyable! Beaucoup d'acteurs ont ça en eux.»

Les journalistes qui deviennent artistes?

POUR

[Emmanuel Bilodeau a fait le stage de journalisme à La Presse en 1987.] «Comme le droit mène à tout, à condition de s'en sortir, le journalisme mène aussi à beaucoup de choses. On a vu de grands hommes politiques qui étaient des journalistes à la base. René Lévesque en est un; Bernard Drainville était un méchant bon politicien aussi. Yves Boisvert a également tout un talent de comédien. Moi, c'était mon idole quand j'étudiais en droit. Il était arbitre à la ligue d'improvisation que j'avais fondée et c'était un très grand arbitre. Il était aussi bon qu'Yvan Ponton.»

Les projets de couple en création?

CONTRE

[La conjointe d'Emmanuel Bilodeau, Édith Cochrane, que l'on voit notamment dans Les enfants de la télé, a signé la mise en scène de son spectacle solo.]

«Ça m'énerve un peu les couples qui se mettent à l'avant-scène dans un projet d'acteurs, parce qu'on finit par ne plus y croire que c'était pour des raisons artistiques qu'ils sont ensemble et on décroche. Là, ma blonde a fait ma mise en scène, mais elle n'est pas sur scène avec moi et ce n'était pas mon premier choix. Finalement, c'était elle la personne indiquée depuis le début, mais on n'avait pas envie de mélanger le travail et la vie personnelle. On s'est rendu à l'évidence qu'elle devait le faire et que je n'y arriverais pas sans elle.»

Leonardo DiCaprio?

POUR

[Emmanuel Bilodeau avait un petit rôle dans son dernier film, The Revenant.]

«On ne peut pas être contre. Je l'ai trouvé fort sympathique quand je l'ai rencontré sur le plateau par hasard. J'étais super gêné: on a le même métier, mais moi, je suis payé 600 $ par jour et lui, à peu près 250 000 $. J'ai baragouiné des mots en anglais et j'ai voulu tout lui dire en même temps. J'essayais de lui dire que ma fille était amoureuse de lui depuis toujours.»

Les artistes politisés?

POUR

«Pour au max! Au même titre que les électriciens politisés ou que n'importe quel citoyen politisé. Pourquoi les artistes n'auraient-ils pas le droit d'être politisés? Ce qui est "touchy", c'est que certains artistes ont plus de pouvoir médiatique que d'autres, mais la sensibilité des artistes pour la politique, on en a besoin! On a un autre point de vue qui est plus de l'ordre de l'émotion. Je trouve que c'est important qu'un artiste s'ancre dans sa société et dans l'actualité de sa société pour faire son job.»

L'humour bilingue?

POUR

[Né à Hull d'une mère franco-manitobaine et d'un père franco-ontarien, mais ayant grandi une bonne partie de sa vie à Québec, ce fier souverainiste est issu d'une famille francophone qui n'a pas perdu de vue la dualité linguistique canadienne.]

«Qu'un humoriste fasse du bilingue, je le trouve chanceux. Moi, mon fantasme ultime serait de faire un numéro pour les anglophones, mais en "franglais", mais je n'ai pas réussi à accéder au festival Just For Laughs. J'ai donc fini par faire un numéro en anglais pour les Québécois francophones. Je trouve qu'on dit plus d'affaires vraies quand on parle d'une autre langue que la nôtre.»