Un peu plus d’un an après Formentera, Metric revient avec une « suite » où les icônes underground synthétisent des décennies de musique avec la finesse qu’on leur connaît.

Il y a 10 ans et des poussières, Metric a lancé un album au titre révélateur : Synthetica. Il résume bien l’essence du groupe canadien : amalgamer les langages musicaux, en faisant fi des supposées frontières entre les styles, pour construire des chansons pop (quel sens de la mélodie !) d’une audace intelligente et, surtout, jamais tape-à-l’œil.

Peut-être faut-il comprendre le titre de leur diptyque comme une façon pour Emily Haines et ses collègues d’affirmer leur approche. Formentera (nom emprunté à une île voisine d’Ibiza, en Méditerranée) serait ainsi leur pays musical. Un lieu de groove irrésistible et de textes réflexifs portés par une voix riche, capable de sonner comme une princesse du disco, mais enracinée dans un esprit rebelle.

Formentera II s’inscrit bien évidemment dans la continuité du disque paru l’an dernier. En plus maîtrisé encore. Comme si Metric avait fini de cartographier ce territoire et le connaissait de manière intime. On le traverse en étant constamment happé par la beauté des décors et des détails architecturaux : une guitare rock là où l’on ne l’attendait pas, un clin d’œil ironique au détour d’une phrase, des chocs d’idées qui, chez Metric, coulent comme si ça relevait de l’évidence.

Avec ce disque-là (et le précédent), Metric prouve que la pop ou le rock n’est pas qu’une affaire de jeunesse. Peu de groupes vieillissent aussi bien que celui-là.

Extrait de Just the Once

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Formentera II

Indie pop

Formentera II

Metric

MMI

8/10