Le ministre du Patrimoine canadien James Moore se dit confiant que Radio-Canada et CBC seront encore capables de remplir adéquatement leur mandat, malgré les compressions budgétaires de cinq pour cent qui sont prévues.

De passage à Montréal, vendredi, pour annoncer une série de subventions à des organismes culturels, le ministre Moore a répété que Radio-Canada devra faire sa part, comme les autres organisations fédérales.

Le gouvernement Harper s'est engagé à rééquilibrer le budget en 2015 et, pour ce faire, tous les ministères et toutes les organisations devront contribuer à l'effort de réduction, a-t-il fait valoir.

«On a une responsabilité comme gouvernement. On a fait une promesse durant la campagne électorale qu'on va avoir un budget équilibré en 2015. Et tout le monde doit contribuer à ce processus, incluant la Société Radio-Canada», a-t-il affirmé.

Le radiodiffuseur public reçoit environ 1,1 milliard $ en subventions du gouvernement fédéral.

Le ministre Moore n'a pas donné de cible de réduction précise, ajoutant que cela sera clarifié lors de la présentation du budget fédéral, le printemps prochain. Il n'a pas non plus identifié les postes budgétaires qui devraient être réduits ou, au contraire, préservés.

Entre temps, le ministre Moore a rapporté avoir rencontré le conseil d'administration de Radio-Canada, il y a deux semaines, ainsi que son président Hubert T. Lacroix, cette semaine. À l'issue de ces rencontres, il se dit «confiant qu'ils vont avoir les sommes nécessaires pour livrer leur plan d'action jusqu'à 2015» tout en respectant leur mandat.

Le mandat de Radio-Canada prévoit notamment qu'elle doit «refléter le caractère multiculturel et multiracial au Canada», chercher à être de qualité équivalente en anglais et en français et rendre compte de la diversité des régions du pays, en plus de répondre aux besoins particuliers des régions.

Le ministre Moore a placé cet objectif de réduction des dépenses à Radio-Canada dans un contexte très large. «Quand on regarde la récession mondiale et ce qui se passe aux États-Unis, en Europe, on veut s'assurer que l'économie canadienne soit forte et qu'on continue dans la bonne direction. Et ça inclut notre plan d'action pour arriver à un budget équilibré. Et tout le monde doit faire sa part, incluant la Société Radio-Canada», a-t-il conclu.

En 2009, Radio-Canada avait dû procéder à des compressions majeures à cause d'un «manque à gagner» de 171 millions $. Cela avait occasionné 800 pertes d'emplois, dont 336 dans les différents services français, en plus d'une vente d'actifs.