Osheaga démarre avec le sourire : à 15h de l'après-midi, il y avait déjà foule au parc Jean-Drapeau, osons la comparaison avec la journée record de Coldplay l'année dernière. La colline qui surplombe les deux grandes scènes (de la rivière, de la montagne) est densément peuplée de festivaliers profitant du beau soleil...

Pourtant, après la performance vraisemblablement appréciée d'Edward Sharpe & The Magnetic Zeros, la foule est allée voir ailleurs si la musique était bonne, puisque juste à côté, Jimmy Cliff n'a pas semblé avoir rempli son parterre. Disons alors que les absents n'ont pas eu tort, Cliff ayant donné un concert fidèle à celui qu'on avait attrapé il y a quelques années, c'est-à-dire amusant, mais moyen.

Bel orchestre que celui de Cliff, mais à contre-emploi dans les envolées dance-pop-soul qui ont occupé pas mal trop des cinquante minutes dont il disposait. Neuf musiciens sur scène, dont deux cuivres, deux percussions, deux synthés, la basse bien à l'avant - la sono aurait été parfaite n'eut été des trop nombreux larsens qui déchiraient les tympans...

La légende du reggae est arrivée en coup de vent, tout de rouge vêtu, dansant énergiquement sur scène. Ça a pourtant bien commencé avec une solide version de son succès Wonderful World, Beautiful People qui nous a permis de constater que le bonhomme est toujours bien en voix. Mais peu ensuite, un premier rythme plus dancehall/poco noyé dans les synthés a signalé que la suite s'annonçait beaucoup plus pop.

Trop pop, en fait. On se serait bien passé de sa version du Wild World de Cat Stevens, et des autres trucs dance-r&b s'il avait au moins eu la décence de nous offrir ses vrais gros succès. Imaginez : Cliff n'a même pas chanté The Harder They Come, ni You Can Get it if You Really Want (et ni ma préférée, Sitting Here in Limbo)! En revanche, il a terminé avec Many Rivers to Cross, sa reprise de I Can See Clearly Now et Rivers of Babylon. Tant pis pour les autres.