Tango-cirque, puchero-cipâte, calor-frette de canard: Buenos Aires sera la ville à l'honneur du 14e Montréal en lumière (MEL), qui a enlevé le mot festival de son nom pour en faire sa (drôle de) signature: «Le plus grand festival d'hiver de Montréal». Du 21 février au 3 mars 2013, MEL propose donc ses trois blocs traditionnels de spectacles, d'événements gastronomiques (1) et d'activités extérieures sur et autour de la place des Festivals.

Quelque part sur la grosse affiche de MEL, une création de Pierre Lapointe, nouveau barbu, à l'occasion du lancement de son album Punkt; un récital du pianiste Alain Lefèvre qui jouera ses propres pièces; la rentrée de Luc De Larochellière et d'Andrea Lindsay; la première visite de l'octuor a cappella Voca People; et le retour tant attendu de -M- (Mathieu Chedid) au Metropolis, huit ans après son dernier spectacle ici. Et tout plein de tango.

Capitale de l'Argentine, mais aussi capitale mondiale du tango et capitale sud-américaine du cirque, Buenos Aires nous enverra d'abord Daniel Piazzolla, le petit-fils d'Astor, roi du tango disparu il y a 20 ans. Héritier du nom et de la tradition, «Pipi» est batteur de son état et s'amène avec Escalandrum, son sextuor de jazz porteño. En ouverture à Maisonneuve, on aura vu La pista tango, un spectacle conjuguant la danse et les arts du cirque. Le lendemain au Métropolis, les nombreux amateurs de tango montréalais pourront voir de proche les danseurs argentins - et se mesurer à eux - dans La pista cabaret au Métropolis. Catégorie: soirée dansante.

Très attendue, la rentrée du chanteur et guitariste sénégalo-québécois Karim Ouellet et celle de Catherine Durand qui, neige ou pas, chantera «les murs blancs du Nord». Pour le couple De Larochellière-Lindsay, c'est l'amour ou c'est comme... entre le Québec et l'Ontario, et si c'est pas de l'amour, ils cachent bien leur jeu (voir le programme complet à montrealenlumiere.com).

Outre Alain Lefèvre qui, promet-il, troquera la queue de pie pour le pantalon de cuir lors de son concert à la Maison symphonique, la carte symphonique de MEL propose au même endroit Les quatre saisons de Catherine (Perrin), qui sont aussi celles de Vivaldi qu'interprétera la violoniste Yukari Cousineau avec l'Orchestre Métropolitain, dirigé par Mathieu Lussier.

Ailleurs, deux spectacles qui attisent la curiosité. Au Gesù, L'Enfant des glaces, une production de Chants libres mise en scène par Pauline Vaillancourt sur des musiques de Zack Settel. À la salle Pierre-Mercure de l'UQAM, une version voix-percussions de West Side Story, le classique «urbain» de Leonard Bernstein.

Par ailleurs, bien des amateurs de rock classique nés avant 1955 seront au Métropolis le jeudi 28 février pour le spectacle des Zombies. Reconstitution partielle de la British Invasion à laquelle avait participé ce groupe en occupant, en 1965 et après, les palmarès nord-américains avec des hits comme Tell Her No, Time of the Seasons et surtout She's Not There, repris ici par les Bel Canto: qui ne se souvient pas des Filles d'Ève?

En jazz, Montréal en lumière présente au Gesù Chris Potter et son New Acoustic Quartet et la chanteuse torontoise Émilie-Claire Barlow avec son nouvel album français Seule ce soir. Un bel anniversaire: les 50 ans de l'album Night Train, le plus grand succès commercial d'Oscar Peterson. Le concert du trio de Robi Botos avec Dave Young et Alvin Queen, deux anciens sidemen du pianiste montréalais, sera donné au Victoria Hall de la rue Sherbrooke Ouest, là même où Oscar a commencé sa prestigieuse carrière.

Montréal en lumière, c'est aussi du cirque et du théâtre, une grand-roue, une glissade «urbaine» et une Nuit blanche.

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(1) Notre collègue Ève Dumas nous parlera du programme gastronomique dans La Presse de samedi.

Montréal en lumière en chiffres

> 11 jours

> 28 lieux

> 65 spectacles

> 115 représentations

> 300 artistes