Déjà, en 2011, ils portaient la barbe pour leur spectacle acrobatique et musical Timber, qui recréait un camp de bûcherons. Dans Barbu - foire électro-trad, qui s'intéresse aux origines du cirque montréalais, la famille Carabinier-Lépine et leurs amis se distingueront à nouveau par leur pilosité. La Presse en parle avec le meneur de la troupe, Antoine Carabinier-Lépine.

Pourquoi portez-vous tous la barbe dans ce spectacle? Vous prenez-vous pour des hipsters?

Hahaha! Pas du tout. C'est beaucoup à cause de Timber et de nos personnages de bûcherons. Puis c'est devenu notre marque de commerce. Vu qu'on continue de présenter Timber en tournée, on a gardé la barbe. Le hasard a fait que les gens qui se sont joints à nous, avec qui on a travaillé dans les cabarets allemands, portaient déjà la barbe. Je pense à Jacques Gros lette Schneider et à Matias Salmenaho. On est la gang des barbus.

Mais vos barbes ont-elles une justification particulière dans ce spectacle-ci?

C'est sûr qu'en recréant les foires du début du siècle, on ne se trompe pas. Les gens portaient la barbe et la moustache et ils en prenaient soin. C'est sûr que ça revient avec le mouvement hipster, mais c'est plus avec les foires de l'époque qu'on a essayé de faire une connexion. Dans le spectacle, on se tire la barbe, on joue là-dessus un peu, mais on ne voulait pas trop pousser là-dedans non plus.

Parlons-en, de ces foires de cirque du début du siècle dernier. C'est le concept même de votre spectacle...

C'est-à-dire qu'on s'est inspirés des foires de l'époque. On ne voulait pas que ce soit trop caricatural non plus. À l'époque, les gens se faisaient valoir en faisant des numéros inusités, de l'équilibre ou de la jonglerie ou encore des épreuves de force. Comme Louis Cyr, par exemple. Au fond, on voulait revenir aux sources du cirque, à la proximité qu'il y avait aussi entre les performeurs et le public.

Il y aura donc une succession de numéros, comme c'était le cas dans ces foires...

Oui, c'est vraiment construit comme un spectacle de variétés avec de la musique trad, qui est omniprésente, et de la vidéo. Le spectacle est divisé en deux parties. Dans la première partie, on projette des images fixes de grands espaces et de parcs. Dans la deuxième partie, on met l'accent sur le corps humain. On fait des zooms sur nos visages, sur nos corps en mouvement. Il y a vraiment un côté charnel dans cette partie-là.

Incarnez-vous des personnages dans Barbu?

Oui et non. On a nos personnages, mais en même temps, on est assez neutres. On n'essaie pas de raconter une histoire, donc ce n'est pas pertinent d'incarner des personnages. On est juste des hommes barbus et corpulents. On mise sur notre virilité.

Vous êtes tous des vétérans des cabarets allemands. En quoi cette expérience vous a-t-elle nourris pour créer ce cabaret?

C'est difficile à dire. On a effectivement tous travaillé dans les cabarets allemands. Je crois que c'est dans la façon de jouer sur scène, dans notre rapport de proximité avec le public aussi. C'est sûr que ça a laissé une empreinte. On n'a pas voulu faire un cabaret allemand, parce que c'est un peu ringard sur les bords, donc on se l'est approprié et on l'a adapté à la sauce Alfonse...

Vous la décririez comment, cette sauce? Est-ce qu'elle est très brune?

Hahaha! Pour Timber, elle était effectivement brune. Mais pour Barbu, je pense qu'elle est plus clairette. C'est plus une sauce BBQ qu'une sauce brune.

Qu'est-ce qu'on peut s'attendre à voir comme numéros?

Vous allez voir un numéro de barbus en patins à roulettes, des portés entre hommes, de la jonglerie, un numéro de planche sautoir, de la magie. Il y aura aussi des numéros plus tendres avec les filles - Geneviève Morin et Geneviève Gauthier. Du cerceau aérien, de la contorsion, de la danse. La touche des filles fait un beau contraste avec la virilité des garçons.

Y a-t-il des démonstrations de force?

Tout le spectacle est une épreuve de force. Aussitôt qu'on fait une colonne à deux ou du main à main, vu qu'on est tous assez gros, ça devient une démonstration de force. Avec la proximité du spectacle, on voit nos muscles et notre sueur. C'est ça aussi, Barbu, voir de près la performance de l'artiste de cirque.

+ Au Théâtre Telus du 4 au 12 juillet.



Le village du Cirque Alfonse

Saint-Élie-de-Caxton a Fred Pellerin. Saint-Alphonse-Rodriguez a le Cirque Alfonse. Les résidants du village de la région de Lanaudière sont toujours les premiers à voir les créations de la troupe de cirque. Une dizaine de jours avant de présenter leur nouveau spectacle à Montréal complètement cirque, à partir de vendredi, les artistes ont offert quelques représentations dans leur village. À voir sur La Presse+.