Guillaume Pineault a de la graine de conteur, tellement qu'on est surpris, après 30 minutes, de constater que la moitié du spectacle est déjà passée alors qu'on n'a rien vu aller.

Mélangeant anecdotes de couple, histoires candides et propos sur les habitudes de vie (il a jeté aux orties neuf ans d'université en santé pour suivre les conseils du site Men's Health afin de trouver un régime de mise en forme), l'humoriste de la relève en rodage au Zoofest déballe ses histoires à la vitesse grand V, sans toutefois nous perdre en cours de route.

Collaborateur à l'émission ALT (Actualité légèrement tordue) sur VRAK, celui qui a assuré cet hiver la première partie de l'humoriste Phil Roy nous fait rire de bon coeur de sa vie de couple avec son ex (au camp de jour, où ils travaillaient ensemble, ils s'appelaient Grenouille et Pinocchio), puis il se lance dans une longue série d'anecdotes sur sa vie de joueur de water-polo dans une équipe gaie, avec laquelle il a même participé aux Outgames. Il réussit à faire de nombreuses blagues très drôles sur sa vie de gars hétéro dans le placard.

À l'aise avec son public, Guillaume Pineault utilise bien l'énergie de la salle, sans jamais s'acharner s'il sent les spectateurs non réceptifs. Son talent de conteur, visiblement naturel, sert bien ses histoires simples et candides - comme l'annonce le titre de son spectacle.

Le rythme du spectacle, qui n'a rien d'étouffant malgré son débit incroyable, mériterait tout de même quelques pauses. L'histoire du café qu'il a payé au conducteur du véhicule qui se trouvait derrière lui au service à l'auto d'un Tim Hortons, sans recevoir de merci (cela mène à une longue anecdote), pourrait être encore plus drôle si Guillaume Pineault prenait un peu plus de temps pour faire une montée dramatique adéquate.

Sans se dénaturer, l'humoriste aurait donc tout à gagner à garder la même énergie, la même candeur, tout en nous laissant le temps d'apprécier son humour et ses histoires savoureuses.