La «petite soeur française» de Rachid Badouri, l'humoriste française Claudia Tagbo, viendra présenter son spectacle Crazy huit soirs à la Cinquième salle de la Place des Arts, en juillet, dans le cadre du Festival Juste pour rire. Soutenue par Rachid Badouri, la «tornade ébouriffante», son surnom dans l'Hexagone, estime que sa venue est une sorte de consécration.

«On m'appelle la tornade ébouriffante, car je bouge sur scène et je rigole fort». Au téléphone, Claudia Tagbo est enjouée, mais un peu nerveuse. Venir présenter son spectacle au Québec, que les Français considèrent à tort ou à raison comme la Terre Sainte de l'humour, l'impressionne.

«J'ai été très contente que les gens de Juste pour rire, Lucie et Luce Rozon, des femmes extra, aient vu mon spectacle à Paris, tout comme Rachid Badouri, dit-elle. Venir le présenter à Montréal, c'est très excitant et, en même temps, j'ai très peur, car c'est un public qui ne me connaît pas. Mais je suis très heureuse de venir, car c'est une petite consécration pour moi.»

On l'a vue à Montréal en 2011 lors du gala Juste pour rire animé par l'humoriste et animateur français Arthur. Les gens de Québec l'ont vue l'an dernier alors qu'elle animait avec Stéphane Rousseau le spectacle Le français d'abord, sur les Plaines d'Abraham.

Les cinéphiles la connaissent peut-être. Elle a joué dans 23 téléséries et 13 films dont Congorama, de Philippe Falardeau, et la télésérie C'est la crise, d'Anne Roumanoff, avec Martin Matte et Nicolas Pinson. Claudia Tagbo participe aussi à des émissions de télé en France telles que Vendredi tout est permis et Ce soir avec Arthur.

«Je prends beaucoup de plaisir à faire ce que je fais, dit-elle. J'aime beaucoup jouer. La scène est importante pour moi. C'est le seul lieu où je me trouve complètement, car dans la vie, je suis un peu timide!»

C'est Jamel Debbouze qui a favorisé son émergence sur la scène de l'humour. «Ça a été une belle rencontre, dit-elle. Il a été très généreux et j'ai pu faire ensuite des spectacles de première partie avec Michel Boujenah, Anne Roumanoff, Stéphane Rousseau et Rachid Badouri.»

D'origine ivoirienne, Claudia Tagbo imite sa mère sur scène, prend un accent africain et parle de son arrivée en France à l'âge de 13 ans, habitant d'abord dans un village de Lozère.

«Je parle aussi de ma condition de femme, j'ai mes petites observations. Je suis femme, Noire, humoriste et ronde en plus! Je parle donc des clichés, des rapports hommes-femmes, de l'humeur des gens et des points de vue qui m'entourent. Et je chante, je danse et fais la folle! Hihihihi!»

Critiques favorables

Son spectacle présenté dans plusieurs théâtres parisiens et en province depuis 2011 a reçu de bonnes critiques. Coécrit avec l'humoriste et acteur Fabrice Éboué, Crazy est un mélange de conte, de blagues et d'interactions avec le public.

«Je parle avec les gens et quand Fabrice n'est pas là, j'en profite! dit-elle. Quand je me lâche, je peux jouer 1h40, 1h50!»

Elle explique que «ce n'est pas toujours facile» d'être une humoriste noire en France, mais elle relativise le défi. «Quand vous avez quelque chose qui vous tient vraiment à coeur, c'est d'autant plus lourd, mais je viens de très loin alors je ne laisserai pas tomber, dit-elle. L'artiste sert à ça: ouvrir les oeillères.»

Est-elle comblée en cette année de la quarantaine: «On n'est jamais comblée, répond-elle. Mais je touche du bois, car je vis un rêve éveillé.»

Les préférences d'une humoriste

> Ce qu'elle aime au Québec: l'humeur des gens

> Son magasin préféré à Montréal: American Eagle

> Sa promenade préférée: sur les Plaines d'Abraham

> Son quartier préféré: Notre-Dame-de-Grâce

> Ses amis québécois: Rachid Badouri et Anthony Kavanagh

> Ses humoristes français préférés: Florence Foresti, Gad Elmaleh, Michel Boujenah

> Ses plats préférés: les «pancakes» et la poutine!

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Crazy, de Claudia Tagbo. Du 14 au 23 juillet, à la Place des Arts.